Aaminah Hernandez, ex-chrétienne, États-Unis (partie 2 de 2)

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Description: Réflexions d’une Américaine. Partie 2

  • par Aaminah Hernandez
  • Publié le 12 May 2014
  • Dernière mise à jour le 12 May 2014
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Le père de mon fils en prison, je décidai de devenir un peu plus responsable et de mettre de l’ordre dans ma vie pour le bien-être de mon fils.  Je recommençai à assister aux messes, à l’église, en compagnie de ma mère.  Quelques mois après la visite de mon frère, il revint nous voir en compagnie d’une femme qu’il venait d’épouser et qui était totalement voilée; quelques mois plus tard, elle était enceinte de leur premier garçon.  J’aurais voulu ressentir de la sympathie et de l’amitié pour ma belle-sœur, mais j’avais de la difficulté avec sa façon de se vêtir.  Avec du recul, en y repensant, je crois que ce qui m’empêchait de l’apprécier était la honte que je ressentais par rapport à mon propre mode de vie.  Qu’Allah la rétribue pour sa patience et sa volonté de partager avec moi ce qu’elle savait sur l’islam en dépit de mon attitude un peu froide à son égard. 

Un jour, mon frère amena un ami, à la maison, pour parler d’islam avec ma mère.  C’était le premier musulman, en dehors de mon frère, avec lequel j’entrais en contact et je me souviens que sa visite fit ressortir, chez moi, un côté de ma personnalité dont j’ignorais l’existence.  Chaque fois que je repensai à lui, par la suite, je le revis comme très blanc.  Je sais maintenant que c’était parce qu’il avait une lumière (nour) sur le visage, lumière qui reflétait sa foi; mais j’étais trop timide pour le regarder directement.  Chaque fois qu’il revint, par la suite, je me surpris à me précipiter dans ma chambre pour revêtir des vêtements plus couvrants.  Il fit une telle impression, sur moi, qu’aujourd’hui encore, je fais régulièrement des dou’as (invocations) pour sa sécurité et son bien-être.  Je ne le revis plus jamais après ses quelques visites chez nous.

Je fis la rencontre d’un homme qui me semblait bon et responsable, avec lequel j’entamai des fréquentations.  Mon frère et son épouse emménagèrent temporairement chez nous, avec ma mère, mon fils et moi, et mon nouveau copain nous rendait chaque jour visite.  Quelques mois avant la naissance de mon neveu, mon frère et son épouse déménagèrent dans leur propre appartement, car j’avais tellement joué avec les nerfs de ma belle-sœur que nous ne pouvions plus nous trouver dans la même pièce.  Puis, j’épousai mon copain et déménageai également de mon côté.

Après la naissance de mon neveu, je commençai à rendre des visites plus régulières à mon frère et son épouse.  J’étais émue par la quiétude de leur appartement et de leur vie familiale.  Ma belle-sœur faisait beaucoup d’efforts pour nous mettre à l’aise, mon fils et moi, lorsque nous lui rendions visite et elle me parla à nouveau d’islam.  Mon mari n’aimait pas mon frère et lui jeta des commentaires désobligeants à la figure, en plus de parler dans son dos, ce qui m’embarrassa beaucoup.  Cela déclencha un conflit au sein de mon mariage et je me mis à passer de plus en plus de temps chez mon frère, puisque mon mari refusait que je travaille.  Avec le temps, je m’intéressai aux habits de ma belle-sœur et finis par comprendre qu’elle devait se sentir à l’aise, physiquement et moralement.  Je pus également constater que les tissus de ses vêtements n’étaient ni lourds ni chauds, comme je me l’étais imaginé.  Lorsque je laissai entendre à mon mari que j’aimerais peut-être me couvrir de la sorte, un jour, il se moqua de moi.  Cela ne m’étonna pas outre mesure, car il m’avait toujours encouragée à porter des vêtements suggestifs; il aimait avoir une femme « sexy », mais personnellement, je ne me sentais pas respectée.  À peine quelques mois après notre mariage, il m’avoua qu’il avait une aventure avec une autre femme et qu’il ne voulait plus de moi.  Ma vie était à nouveau un désastre et, avec mon fils, je retournai chez ma mère.

Il va sans dire qu’à partir de ce moment, je passai de plus en plus de temps avec ma belle-sœur.  Mon frère et sa femme furent les seules personnes qui m’apportèrent du soutien après mon divorce.  À l’église que je fréquentais, on me dit qu’il y avait toujours une raison pour laquelle un homme allait voir ailleurs et que c’était nécessairement ma faute.  On me dit également que je ne devais pas chercher du travail ni quitter la maison de mon mari, même s’il m’avait demandé de le faire, car je commettais un péché ce faisant et je devais plutôt être patiente et attendre qu’il revienne à moi.  L’église ne s’offrit toutefois pas pour payer la nourriture, les vêtements ou les couches de mon fils pendant que j’attendrais que « Dieu ouvre le cœur de mon mari et le ramène à moi ».  Ils ne firent rien d’autre que de me juger, ce qui me rendit très cynique.  Mon frère et son épouse, de leur côté, comprenaient que mon mariage était bel et bien terminé et que j’allais devoir prendre soin de mon fils toute seule.  Ils m’offrirent même d’habiter chez eux et ma belle-sœur offrit de garder mon fils pour que je puisse aller travailler.  Ils m’expliquèrent, aussi, le point de vue de l’islam sur le mariage, le divorce et les droits de la femme.  Je fus très étonnée de découvrir que cette religion que l’on croit faite pour les hommes seulement était en fait plus réaliste et compréhensive, devant ma situation, que ne l’était l’église.

Malheureusement, avant que je ne puisse dire à mon frère que j’avais décidé d’accepter leur offre de vivre avec eux, sa famille et lui furent contraints de quitter la ville de manière inattendue.  Après leur installation dans leur nouvel appartement, ma belle-sœur m’écrivit et nous gardâmes contact.  Quelques mois plus tard, sentant que je n’arrivais pas à me sortir du gouffre dans lequel je me trouvais, j’allai trouver l’ancien employeur de mon frère, qui était lui aussi musulman, et je le suppliai de nous conduire, mon fils et moi, chez mon frère.  Il accepta avec plaisir et me donna même un Coran à lire en chemin.  Ce frère fut vraiment très gentil et très respectueux envers moi, en plus de se montrer attentionné envers mon fils.  Il me proposa de l’épouser, mais je fus choquée par cette proposition et lui demandai de me permettre de passer du temps avec mon frère avant de me reparler de ce sujet.  Il me déposa chez mon frère et retourna chez lui sans aucune rancune à mon endroit.

Vivre avec mon frère et son épouse s’avéra plus difficile que je ne l’avais prévu.  Nous étions extrêmement pauvres.  Mais je finis par prononcer la shahadah (attestation de foi musulmane) et je vivais dans un endroit où j’entendais l’adhan (l’appel à la prière) cinq fois par jour et où j’étais entourée de musulmans.  Et même s’il y avait beaucoup de problèmes, le souvenir de cette période est très cher à mon cœur.  Mon frère et ma belle-sœur me montrèrent comment faire les ablutions, prier, nourrir ma conscience de Dieu et la plupart des choses que j’avais besoin de savoir pour commencer ma vie de musulmane.

Je finis par me voir obligée de retourner chez moi pour trouver du travail et tenter de donner une meilleure vie à mon fils.  Je cessai de porter le hijab et le niqab et fis ce que j’avais à faire pour trouver du travail.  Moralement, je considère que j’étais devenue une meilleure personne et j’étais fière de dire que j’étais musulmane.  Il n’en demeure pas moins que je trouvais difficile d’appliquer l’islam dans ma vie de tous les jours.  Il n’y avait pas de communauté musulmane unie, dans ma ville, et certaines personnes firent circuler toutes sortes d’informations sur mon passé, de sorte que plusieurs musulmanes préféraient ne pas m’adresser la parole.  Mais alhamdoulillah, je trouvai un emploi où j’avais accès à l’internet et je pus, dans mes moments libres, trouver des informations sur l’islam et acheter des livres islamiques en ligne.  J’achetai également des hijabs, et même des niqab, même si mon employeur refusait que je porte le hijab au travail.  Je rencontrai plusieurs musulmanes en ligne et fis partie d’une petite communauté virtuelle.  Je trouvai également un nouveau mari.  Mais à cause de mon impatience et de mes points de vue un peu trop rigides, ce mariage échoua rapidement et je quittai mon mari.  Après l’avoir quitté, je laissai à nouveau tomber le hijab et le niqab et me remis à vivre un peu follement.  Je passai même un long moment sans islam dans mon quotidien, mais je parvins à le dissimuler aux gens que je connaissais.  Aujourd’hui encore, je me demande si ma vie aurait été meilleure si j’étais restée avec mon second mari, mais apparemment, Allah avait d’autres plans pour moi.

Je fis de nouveau la rencontre d’un homme.  Il était bon, gentil et généreux et je tombai amoureuse de lui.  Mais il n’était pas musulman.  Je fus honnête dès le départ et lui dis que j’étais musulmane et que je ne pouvais épouser qu’un musulman.  Je recommençai à porter le hijab et il l’accepta.  Il accepta également de devenir  musulman et se convertit.  Nous nous mariâmes.  Après un temps, je trouvai un nouvel emploi avec accès à l’internet et commençai à faire ce que j’avais toujours voulu faire : écrire.  Avec l’appui de sœurs musulmanes en ligne, je commençai même à rédiger des histoires et des articles sur l’islam.  Mon employeur appréciait le point de vue islamique que j’apportais à notre travail de service social, de même que mon intégrité.  Il n’avait également aucun problème avec mon hijab.

J’ai encore de la difficulté avec l’application de l’islam, dans ma vie de tous les jours.  Comme chez la plupart des gens, ma foi connaît des hauts et des bas.  Mais je garde à l’esprit que tout est entre les mains d’Allah et que tant que je m’efforce de lutter contre mes propres désirs (nafs) et de Lui obéir, Il me protège.  J’espère, un jour, aller vivre dans un endroit abritant une communauté musulmane très unie.  Jamais je n’oublierai qu’Allah m’a guidée vers l’islam par l’intermédiaire de mon jeune frère et je reconnais cette bénédiction comme unique.  Même si mes parents refusent d’entendre parler d’islam, je suis tout de même heureuse d’avoir une famille avec laquelle je peux partager mes tracas quotidiens.  Je prie Allah pour que mes écrits servent à guider d’autres personnes vers l’islam, la seule et unique voie menant au bonheur, ici-bas comme dans l’au-delà.

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