Diane Charles Breslin, Ex-Catholique, USA (partie 2 de 3)
Description: Les lectures que fit Diane sur l’islam lui firent aimer de nouveau Jésus et Marie, mais cette fois-ci, de façon sincère et nouvelle.
- par Diane Charles Breslin
- Publié le 31 Mar 2008
- Dernière mise à jour le 26 Apr 2008
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Les autres
C’est durant la préparation de ma maîtrise que j’entendis parler du Coran pour la première fois. Jusque-là, et comme la plupart des Américains, je ne connaissais les « Arabes » que comme des êtres mystérieux, de sombres prédateurs prêts à tout pour détruire notre civilisation. L’islam n’était jamais mentionné : on ne parlait que des Arabes malpropres et revêches, de chameaux et de tentes dans le désert. Enfant, lorsque j’assistais au cours d’enseignement religieux, je me suis souvent demandé qui étaient les autres. Jésus vivait en Galilée, mais il avait les yeux bleus – qui étaient les autres? Je sentais qu’il y avait un chaînon manquant dans tout cela. En l967, durant la guerre israélo-arabe, nous aperçûmes pour la première fois cet autre peuple, et la plupart d’entre nous le perçurent clairement comme l’ennemi. Mais moi, je ressentis une sympathie particulière pour eux, sans raison apparente. Jusqu’à aujourd’hui, je ne peux m’expliquer ce sentiment et je me dis que c’était sans doute parce qu’ils étaient mes frères en islam.
J’avais environ 35 ans lorsque je lus ma première page de Coran. Je ne l’avais ouvert que pour y jeter un coup d’œil, histoire de me familiariser avec la religion des habitants de la région sur laquelle j’écrivais dans mon mémoire de maîtrise. Dieu fit en sorte que j’ouvre le Coran à la sourate al-Mou’minoun (les croyants), versets 52-54 :
« Certes, cette religion qui est la vôtre est unique dans son essence. Et Je suis votre Seigneur; accomplissez donc vos devoirs envers Moi. Les gens ont divisé leur religion en sectes, chacune trouvant satisfaction dans sa propre doctrine. Laisse-les donc dans leur égarement, pour un temps. » (Coran 23:52-54)
Dès que je lus ces lignes, je sus qu’il s’agissait de la vérité, la vérité claire et convaincante, révélant l’essence même de l’humanité et confirmant ce que j’avais étudié en histoire. Le rejet pathétique de la vérité, par les hommes, leur vaine et incessante concurrence pour se démarquer, leur négligence et leur négation de la véritable raison d’être de leur existence, tout cela exposé en quelques mots. Des nations, des nationalités, des cultures et des langues se sentant tous supérieurs les uns aux autres alors qu’en fait, toutes ces particularités auxquelles les gens s’identifient ne servent qu’à masquer la seule réalité que nous devons nous réjouir de partager, c’est-à-dire que nous sommes ici pour servir un seul et unique maître, l’Unique, qui a tout créé et à qui tout appartient.
J’aime toujours Jésus et Marie
Enfant, j’avais l’habitude de dire des phrases telles que « Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort, amen. » Je vois maintenant à quel point Marie a été calomniée par les gens qui lui ont attribué le rôle de mère de Dieu. Il est pourtant bien suffisant de la considérer comme élue au-dessus de toutes les femmes afin de porter en elle le prophète Jésus pour ensuite lui donner naissance de façon miraculeuse. Ma mère défendait souvent ses supplications à Marie en disant que cette dernière avait aussi été une mère et qu’elle pouvait donc comprendre la douleur d’une mère. Il serait pourtant plus utile à ma mère et à tous les autres de réfléchir sur la façon dont Marie, la plus pure d’entre toutes, a été calomniée par les juifs de son époque qui l’accusaient d’un des péchés les plus méprisables, soit celui de la fornication. Marie a enduré tout cela en sachant qu’elle serait disculpée par le Tout-Puissant et qu’Il lui donnerait la force d’endurer leurs attaques constantes.
Reconnaître cette foi et cette confiance inébranlable en la miséricorde de Dieu chez Marie, c’est reconnaître le rang élevé qu’elle occupe au-dessus de toutes les femmes et reconnaître qu’elle ne peut être appelée « mère de Dieu », car cela constitue une calomnie encore plus monstrueuse que celle des juifs de son époque. En tant que musulmans, nous devons aimer Jésus et Marie, mais nous devons aimer Dieu encore plus pour gagner le Paradis, car Il est Celui dont les règles doivent être obéies. C’est Lui qui vous jugera un jour où personne ne pourra vous aider. Il vous a créés, de même qu’Il a créé Jésus, Marie et le prophète Mohammed. Ils sont tous morts et nous mourront tous – seul Dieu ne meurt pas.
Jésus (‘Issa, en arabe) n’a jamais prétendu une seule fois être Dieu. En réalité, il faisait constamment référence à lui-même en tant qu’envoyé. Lorsque je repense à la confusion vécue durant ma jeunesse, je comprends maintenant qu’elle provenait de ce que l’Église prétendait que Jésus était bien plus que ce qu’il a jamais admis lui-même. Les pères de l’Église ont formulé cette doctrine et ont inventé de toutes pièces le concept de trinité. C’est cette interprétation confuse de la Torah et de l’Évangile originales (les écritures données à Moïse et à Jésus) qui est au cœur du problème de la trinité.
Honnêtement, il est suffisant de dire que Jésus était un prophète, un messager envoyé avec la parole de son Créateur. Si nous considérons Jésus (que la paix soit sur lui) de cette façon, il devient facile d’accepter que Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a aussi été envoyé avec une mission, celle d’appeler tous les hommes à l’adoration exclusive de Dieu, qui a tout créé et vers qui nous retournerons tous. Il est tout à fait inutile de débattre de leurs caractéristiques physiques; arabe, juif ou caucasien, yeux bleus ou marrons, cheveux courts ou longs – tout cela est dénué de toute pertinence, car tout ce qui compte est qu’ils avaient un message important à transmettre. Chaque fois que je pense à Jésus, maintenant que je suis musulmane, je sens ce lien que l’on sent lorsque l’on fait partie d’une grande famille heureuse – une famille de croyants. Car Jésus était un musulman, lui qui se soumettait totalement à son Seigneur.
Le premier des « dix commandements » dit :
1. Je suis l'Éternel, ton Dieu, (…) Tu n'auras pas d'autres dieux devant Ma face.
2. Tu ne prendras point le nom de l'Éternel, ton Dieu, en vain
Quiconque connaît la signification de « la ilaha ill-Allah » (il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah) reconnaîtra immédiatement la similitude entre le commandement et cette attestation de foi. De même, nous pouvons reconstituer la véritable histoire de chaque prophète et enfin mettre un terme à toutes les faussetés qui circulent.
« Et ils disent: « Le Tout Miséricordieux s’est attribué un fils. » Vous proférez là une chose abominable! Peu s’en faut que les cieux ne se déchirent, à ces mots, que la terre ne se fende et que les montagnes ne s’écroulent! » (Coran 19:88-90)
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