Chapitre 57 (Le fer), versets 16 & 17: n’est-il pas temps?
Description: Dieu nous guide dans la bonne direction en nous posant une question cruciale : n’est-il pas temps que nous nous réveillions et que nous nous soumettions? Commettre les mêmes erreurs que les Gens du Livre ne fera qu’endurcir notre cœur et nous mener à notre perte. Dieu offre une solution.
- par Aisha Stacey (© 2017 IslamReligion.com)
- Publié le 29 Jun 2017
- Dernière mise à jour le 29 Jun 2017
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« Le moment n’est-il pas venu, pour ceux qui croient, que leur cœur s’humilie à l’évocation de Dieu et devant la vérité qui est révélée, afin qu’ils ne deviennent pas comme ceux qui ont reçu l’Écriture, avant eux? Leur vie avait été prolongée au point où leur cœur s’était endurci, et plusieurs d’entre eux étaient des transgresseurs. Sachez que Dieu redonne la vie à la terre après sa mort. Nous vous avons clairement exposé Nos révélations; peut-être comprendrez-vous. » (Coran 57:16 & 17)
Ces deux versets essentiels apparaissent vers le milieu de la sourate intitulée « Le fer ». Cette sourate fut révélée à Médine, environ quatre ans après la migration des musulmans en provenance de La Mecque. Au moment de sa révélation, les musulmans vivaient de façon confortable comparativement aux épreuves et difficultés qu’ils avaient connues à La Mecque.
Il est dans la nature humaine de se tourner vers Dieu en périodes difficiles, puis d’oublier cette connexion une fois l’épreuve terminée. Il ne fait aucun doute qu’une fois à Médine, les musulmans remplissaient toutes leurs obligations envers Dieu; mais le genre de connexion émotionnelle que vit une personne avec Dieu lorsqu’elle ressent une angoisse et une détresse profondes n’était peut-être plus présente. Ces deux versets furent révélés pour répondre à cette situation.
Dans les versets précédents, Dieu fait une description frappante de ceux qui seront privés de lumière au Jour du Jugement. Ces deux versets nous apprennent comment éviter ce sort. Ils mettent en garde ceux dont la foi est chancelante et encourage ceux qui ont perdu le feu sacré. Il s’agit d’un avertissement, où Dieu nous demande : « N’est-il pas temps que votre cœur s’humilie à l’évocation de Dieu? »
Le verset 16 nous rappelle que la façon d’attendrir nos cœurs est d’invoquer Dieu et de développer un lien étroit avec le Coran. Il faut se rappeler Dieu aussi souvent que possible et L’invoquer régulièrement. Développer un lien avec le Coran signifie trouver du temps pour le lire et méditer sur le sens de ses versets. Il ne s’agit pas de simplement penser au Coran ou de le considérer comme un livre à déposer sur la table du salon pour faire bonne impressions auprès des invités. Il s’agit d’établir, avec Dieu, une connexion forte à travers Son livre.
Lorsqu’une personne tente de garder Dieu au centre de sa vie en L’invoquant régulièrement et en lisant et récitant le Coran, son cœur ne peut que s’attendrir et des vertus telles que la bonne moralité, l’altruisme et l’honnêteté commencent à se manifester chez elle. Ce verset encourage les gens à se repentir et à demander pardon et il existe plusieurs histoires rapportant le pouvoir de ce verset.
Al-Foudayl ibn Iyad (décédé en l’an 803) était un musulman qui, étrangement, gagnait sa vie en attaquant des caravanes commerciales entre la Syrie et Khorasan (Perse). Parallèlement, il était amoureux d’une femme avec laquelle il avait régulièrement des relations sexuelles illicites. On raconte qu’un jour, alors qu’il grimpait un mur, soit pour aller voir cette femme ou pour mieux apercevoir les caravanes au loin, il entendit quelqu’un réciter le verset 16 de la sourate Le fer. Il sentit alors que Dieu s’adressait directement à lui et lui demandait : n’est-il pas temps, Al-Foudayl, que tu te repentes de tes nombreux péchés? Heureusement pour lui, son cœur ne s’était pas endurci au point de ne pas être ému par cette récitation. Le Coran pénétra son cœur et il se repentit immédiatement. Après s’être réformé, il se rendit en Irak pour apprendre sa religion, puis immigra à La Mecque, où il étudia avec le grand érudit musulman Abou Hanifa.
Dans le verset 16, Dieu poursuit en nous disant de ne pas être comme ceux qui vinrent avant nous, i.e. les Gens du Livre (les juifs et les chrétiens). Il nous demande de tirer une leçon de leur comportement. Malgré que Dieu leur envoya de nombreux prophètes, ils persistèrent dans le déni et l’ignorance et refusèrent d’obéir aux commandements de Dieu, tout en interprétant (sciemment) de travers les lois divines. Avec le temps, leurs cœurs s’endurcirent. Quand le prophète Jésus fut envoyé, son message amena plusieurs améliorations morales, mais la majorité des gens demeurèrent des hors-la-loi. Certains rejetèrent le message de Jésus et d’autres, à l’inverse, allèrent trop loin et se mirent à l’adorer, lui, plutôt que le Dieu qui l’avait envoyé.
Le verset 17 nous dit que la solution à cet endurcissement du cœur est de se rappeler que c’est Dieu qui redonne vie à la terre après qu’elle se soit desséchée. Imaginez une terre infertile, desséchée, pratiquement morte; il est quasi impossible de l’imaginer verdoyante. Elle est si dure qu’une pelle ne peut y être enfoncée. Mais qu’arrive-t-il quand Dieu fait descendre Sa miséricorde sous forme de pluie? Tout à coup, la terre reprend vie et redevient fertile et luxuriante.
À quelques endroits, dans le Coran, la pluie est comparée à la venue d’un prophète, car lorsqu’un prophète transmet le message divin à un peuple, cela peut avoir un effet similaire à celui de la pluie sur une terre desséchée. Tout comme la terre redevient luxuriante après avoir reçu suffisamment de pluie, les gens dont le cœur s’est endurci et dont l’esprit s’est fermé les verront s’épanouir en entendant les paroles de la révélation. Et de grandes vertus, qui étaient demeurées cachées au fond du cœur endurci, commenceront à émerger et à se manifester en comportements vertueux et en bonnes actions.
Dieu est parfaitement capable de transformer un cœur endurci en un cœur tendre et fertile. Si nous nous tournons vers Lui, Son pardon et Sa miséricorde feront, sur nous, un miracle similaire à celui de la pluie sur une terre desséchée. Ce verset nous rappelle que nous ne devrions jamais perdre espoir en la miséricorde divine. Si le cœur d’une personne s’est endurci par manque de piété ou d’humilité, la solution est facile. Il suffit de se tourner vers Dieu, repentant, de lire le Coran chaque jour, tout en tentant de bien comprendre le sens de ses versets et de méditer dessus, d’invoquer Dieu fréquemment et de maintenir une connexion constante avec Lui. Les êtres humains ont reçu la capacité de raisonner et si nous utilisons notre raison, nous comprendrons aisément Ses révélations.
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