L’unitarianisme (partie 2 de 2)
Description: Dans cet article, nous parlerons de l’éloignement avec Dieu, de l’absence d’adoration et d’enseignements prophétiques, de même que du manque d’identité religieuse chez les unitariens.
- par Imam Mufti (© 2017 IslamReligion.com)
- Publié le 02 Jan 2017
- Dernière mise à jour le 25 Jun 2019
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L’absence de Dieu et d’adoration chez les unitariens
Certaines controverses au sujet de la croyance en Dieu ont créé de la confusion parmi les unitariens. Philip Hewett, un pasteur unitarien de longue date, à Vancouver, en Colombie-Britannique, a dit : « La raison pour laquelle il est si difficile de définir l’unitarianisme en quelques mots est que ses caractéristiques distinctives ne se trouvent pas au niveau des croyances ou des doctrines. Dans le christianisme traditionnel, cette autorité se trouve dans la Bible ou dans l’Église, ou encore dans les écrits des pères fondateurs. Les unitariens trouvent cette autorité dans la raison et la conscience de l’individu. »[1] Il ne peut donc y avoir d’unité théologique quand le principal guide servant à trouver la vérité est l’expérience individuelle.
En 1967, plusieurs unitariens et universalistes se mirent d’accord pour affirmer que le terme « Dieu » ne représente pas un être surnaturel. 28% des membres de cette dénomination, aux États-Unis, décidèrent que le concept de Dieu était « non pertinent ». Dans une publication de l’UU, « Unitarian Universalist Views of God » (Opinions sur Dieu des universalistes unitariens), Robert Storer affirma que « depuis plus d’un siècle, ce Dieu personnifié a été déclaré inapproprié par les… églises. »
Par conséquent, les unitariens ont de la difficulté à développer une identité religieuse. Comment l’unitarianisme peut-il être une religion alors qu’il ne se donne aucune limite? Une religion doit avoir des limites, une notion du bien et du mal et certains enseignements sur les vérités transcendantales. L’unitarianisme a clairement un problème dans ces domaines. L’islam, quant à lui, règle ce problème; les musulmans croient que l’islam – qui est l’adoration et la soumission à Dieu – fut enseigné par tous les prophètes, incluant Abraham, Moïse, Jésus et Mohammed (paix sur eux tous). Les fidèles de tous ces prophètes étaient de vrais musulmans. Compris de cette façon, l’islam est vraiment une religion universelle, dont l’essence est demeurée inchangée avec le temps.
Sans notion précise de Dieu, l’adoration unitarienne est le plus souvent dépourvue d’émotions. Ralph Waldo Emerson, un poète américain bien connu, l’a accusée d’être « aussi froide qu’un cadavre ».[2]
L’absence de traditions et de rituels, de mentions de l’au-delà ou de cheminement vers un idéal, en plus de l’absence d’un Dieu à adorer sont toutes des raisons pour lesquelles les nouveaux membres ne se bousculent pas aux portes de l’unitarianisme. Les deux plus grandes congrégations, dans le monde, sont l’Unitarian Universalist Association (UUA) et l’International Council of Uniratians and Universalists (ICUU). Officiellement, l’UUA compte environ 160 000 membres et l’ICUU, un demi-million répartis dans le monde.
Les unitariens modernes ont de la difficulté à transmettre leur foi à leurs enfants. Leur dilemme : comment une institution peut-elle transmettre une identité religieuse à des enfants si cette identité doit être choisie librement?
Les unitariens donnent préséance à la raison sur la révélation et pour eux, le monde matériel et les actions qui s’y déroulent représentent le sens même de l’existence. L’engagement au sein du monde matériel est plus important que la vie dans l’au-delà. L’islam, quant à lui, offre un équilibre entre ce monde et le prochain. Tout en mettant l’accent sur le travail social et sur l’entraide, ces actions sont liées à une rétribution dans l’au-delà.
La tolérance religieuse est un principe central chez les unitariens. Ils considèrent toutes les religions comme valides. Une idée séduisante, certes, mais qui comprend de sérieux problèmes. Comment des religions qui soutiennent des choses contradictoires peuvent-elles toutes être vraies? Par exemple, les chrétiens prétendent que Jésus est le fils de Dieu, qui est mort et ressuscité, tandis que l’islam rejette totalement cette idée et affirme haut et fort que Dieu n’a jamais eu de fils et que Jésus n’était rien de plus qu’un prophète. Les deux ne peuvent être vrais, car ils sont contradictoires. Mais cela ne signifie pas pour autant que les musulmans et les chrétiens ne peuvent avoir un dialogue tolérant et civilisé sur leurs religions respectives.
Problème fondamental
L’unitarianisme souffre d’un défaut fondamental, qui est l’absence de croyance aux prophètes. Peu de choses sont connues sur Jésus, tant du côté chrétien que non-chrétien. Les chrétiens n’arrivent même pas à s’entendre sur le contenu de la Bible, la Bible catholique étant plus volumineuse que la Bible protestante. Chaque secte et dénomination interprète les écritures à sa façon. L’unitarianisme est le résultat naturel qui découle du fait d’avoir abandonné la révélation et de l’avoir remplacée par la raison, tout en ayant une croyance en Dieu plutôt vide, lorsque croyance en Dieu il y a.
Les musulmans ont parfaitement préservé les enseignements du prophète Mohammed, car ils ont de bonnes raisons de croire qu’ils détiennent la vérité. Les musulmans se basent sur la suprématie de la révélation sans négliger la rationalité. La révélation de Dieu, selon les musulmans, nous aide à distinguer le bien du mal et le vrai du faux. Pour les musulmans, la révélation envoyée par Dieu était une promesse faite par Dieu à l’humanité à l’époque de la « chute » d’Adam. Selon l’islam, Dieu a communiqué avec l’humanité par l’intermédiaire de Ses prophètes et le dernier message (i.e. le Coran) a été parfaitement préservé. Il a guidé certains unitariens par le passé et peut encore le faire aujourd’hui.
Note de bas de page:
[1] Phillip Hewett, Unitarians in Canada (Les unitariens au Canada)(Don Mills, on: Fitzhenry et Whiteside, 1978), p. 2.
[2] Ralph Waldo Emerson, The Heart of Emerson’s Journals, ed. Bliss Perry (Boston, ma: Houghton, Mifflin and Co., 1926), p. 218. Référence datant du premier mai, 1846.
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