L’histoire du Coran (partie 3 de 4) : Une révélation bien préservée

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Description: Comment la parole de Dieu fut compilée sous forme de livre.

  • par Aisha Stacey (© 2012 IslamReligion.com)
  • Publié le 07 May 2012
  • Dernière mise à jour le 07 May 2012
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« En vérité, c’est Nous qui t’avons révélé le Rappel et c’est Nous qui le préserverons, certes, (contre toute altération). » (Coran 15:9)

The_Story_of_the_Quran_(part_3_of_4)_001.jpgQuand Dieu révéla Ses paroles de sagesse (le Coran) à l’humanité tout entière, Il assura les hommes qu’Il allait les préserver.  L’un des moyens par lesquels le Coran fut effectivement préservé contre toute altération fut par l’intermédiaire des hommes, des femmes et des enfants musulmans de l’époque de Mohammed qui mémorisèrent le Coran.  Dès les débuts de l’islam, l’emphase fut mise sur la mémorisation.  Puis, peu de temps après, ceux qui savaient lire et écrire le mirent par écrit sur différents supports matériels et ce, sous la supervision de Mohammed.  

On rapporte qu’au fur et à mesure que le Coran était révélé à Mohammed, par l’intermédiaire de l’ange Gabriel, il appelait un scribe afin que celui-ci mette par écrit les paroles qui sortaient de ses lèvres.  Son scribe principal était un homme du nom de Zaïd ibn Thabit.  Plusieurs compagnons ont rapporté que Mohammed faisait appeler Zaïd en disant : « Dites-lui d’apporter sa tablette, son encre et son os d’omoplate. »[1]  Avant d’être colligé sous forme de livre, le Coran était ainsi écrit sur différents matériaux dont des morceaux d’écorce et des os.

L’une des raisons pour lesquelles le Coran ne formait pas un livre dès le départ est qu’il ne fut pas révélé dans l’ordre.  Les versets et les sourates furent révélés sur une période de 23 ans, souvent en réponse à divers événements qui survenaient au sein de la communauté.  Mais lorsque l’ange Gabriel transmettait les paroles de Dieu au Prophète, il lui disait quelle place devait occuper tel verset et telle sourate, dans ce qui allait, plus tard, prendre la forme d’un livre.

Le Coran fut mis par écrit sous la supervision immédiate du prophète Mohammed.  Outhman, l’un des compagnons proches du Prophète, rappela que « lorsqu’une révélation lui était transmise, le prophète Mohammed faisait appeler l’un des scribes à son service et lui disait : « Mets ces versets dans la sourate où telle et telle chose est mentionnée » et si un seul verset était révélé, il disait : « Mets ce verset dans telle sourate »[2].

C’est ainsi qu’à la mort du Prophète, des parties du Coran se trouvaient chez plusieurs membres de la communauté.  Certains ne possédaient que quelques pages, qu’ils utilisaient pour apprendre à réciter, tandis que d’autres, comme les scribes, avaient plusieurs sourates en leur possession.  Et d’autres, encore, ne possédaient qu’un morceau d’écorce ou de peau animale sur lequel n’était inscrit qu’un seul verset.

À l’époque du califat d’Abou Bakr, qui fut le premier calife après la mort de Mohammed, la grande communauté musulmane se retrouva en situation de désordre civil.  De faux prophètes apparurent et plusieurs personnes perplexes et égarées, incapables de maintenir leur foi en l’absence de Mohammed, abandonnèrent l’islam.  Des batailles et des échauffourées eurent lieu et plusieurs des hommes qui avaient mémorisé le Coran y laissèrent leur vie.

Abou Bakr craignait que le Coran ne se perde, alors il consulta certains des compagnons de longue date sur l’idée d’une compilation des versets en un seul livre.  Il demanda à Zaïd ibn Thabit de superviser le tout.  Au début, Zaïd se sentit mal à l’idée de faire une chose qui n’avait pas été autorisée par le Prophète lui-même.  Il accepta néanmoins de rassembler les divers manuscrits et d’aller voir ceux et celles qui avaient mémorisé le Coran pour former une compilation, le moushaf.  Dans les livres de hadiths, on retrouve le récit sur la façon dont Zaïd compila les versets et sourates pour en faire un livre.[3]

« Abou Bakr m’envoya chercher à l’époque où furent tués les gens d’al-Yamaamah [ i.e. certains compagnons du Prophète qui luttèrent contre le faux prophète Mousaylimah].  J’allai le voir et je trouvai Omar ibn al-Khattab assis avec lui.  Abou Bakr me dit : « Omar m’a appris que les victimes sont nombreuses parmi ceux qui connaissaient le Coran par cœur et je crains que si d’autres de nos compagnons tombent au combat, une grande partie du Coran ne soit perdue avec eux.  Il me conseille donc d’ordonner que le Coran soit mis sous forme de livre. »

Je dis à Omar : « Comment peux-tu suggérer une chose que le Messager de Dieu n’a jamais faite lui-même? »  Omar dit : « Par Dieu, c’est pourtant une bonne chose. »  Puis il insista pour que j’accepte sa proposition jusqu’à ce que Dieu ouvre mon cœur à cette idée et que je commence à comprendre qu’il y avait du bon dans tout cela.  Alors Abou Bakr me dit : « Tu es un jeune homme avec beaucoup de sagesse et nous ne doutons pas un instant de toi; tu mettais par écrit la révélation divine pour le Messager, alors je te prie d’aller à la recherche des fragments écrits du Coran et de les rassembler en un seul livre. »

Zaïd avait mémorisé tout le Coran par cœur et avait été le scribe en qui le Prophète avait le plus confiance.  Il lui aurait donc été possible, s’il l’avait voulu, de mettre par écrit, de mémoire, tout le Coran.  Mais il ne voulut pas se fier qu’à sa mémoire.  Il fut très consciencieux et méthodique dans sa compilation et ne mettait par écrit aucun verset avant qu’il n’ait été vérifié et confirmé par au moins deux des compagnons du Prophète.

C’est ainsi que le Coran fut écrit et compilé sous forme de livre.  Ce livre resta avec Abou Bakr jusqu’à sa mort, puis fut remis à Omar ibn al-Khattab.  Après la mort d’Omar, il fut remis à sa fille, Hafsah.  Mais là ne s’arrête pas l’histoire du Coran.  À l’époque d’Outhman, le troisième calife, le moushaf, i.e. le livre contenant les paroles de Dieu (le Coran) devint standardisé.  Dans la partie 4, nous apprendrons comment le moushaf connu comme le « Coran d’Outhman » fut établi.



Footnotes:

[1]Sahih Al-Boukhari

[2] Abou Daoud

[3] Sahih Al-Boukhari

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