Hussein Abdulwaheed Amin, ex-catholique, Irlande (partie 1 de 4): Introduction et parcours personnel
Description: Un catholique irlandais décide d’étudier l’islam dans le contexte d’une relation amoureuse avec une femme de culture musulmane et nous parle de ses découvertes.
- par Hussein Abdulwaheed Amin
- Publié le 02 Jul 2012
- Dernière mise à jour le 02 Jul 2012
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Introduction
J’ai rédigé le récit de ma conversion à l’islam d’abord et avant tout pour ceux et celles qui songent à se convertir et, surtout, pour ceux et celles qui, comme moi, sont issus d’un milieu chrétien très pratiquant. Bien que le christianisme et l’islam partagent beaucoup en commun, des différences fondamentales demeurent, au sujet desquelles aucun compromis n’est possible. Ces différences ont surtout trait à la doctrine chrétienne de la trinité et à la croyance selon laquelle Jésus serait un être divin. Passer de chrétien sincère, pratiquant et intellectuellement insatisfait à musulman constitue donc, à certains égards, un long parcours théologique. En tant que personne ayant déjà emprunté ce parcours, j’espère que mon carnet de voyage pourra en quelque sorte paver la voie de ceux qui voudront l’emprunter à leur tour. Ce qui me rappelle le hadith (paroles du prophète Mohammed) suivant :
« Une fois, un homme marchant sur une route y vit une branche épineuse, qui l’obstruait. Il la retira du chemin et, pour cette action, Dieu lui pardonna ses péchés. » (Sahih al-Boukhari)
En racontant mon expérience pour que puissent en profiter d’autres personnes intéressées par l’islam, j’aime à penser que je retire ainsi une branche épineuse de la voie qu’ils pourraient emprunter entre le christianisme et l’islam.
Lorsque je me suis converti à l’islam, je n’avais pas encore accès à l’internet et je dus donc faire toutes les recherches moi-même. Il était essentiel, pour moi, que de mes recherches sur l’islam découle une satisfaction intellectuelle et théologique. J’espère que d’autres personnes issues du même milieu que moi trouveront utile de connaître les expériences que j’ai vécues lorsque je suis passé du christianisme à l’islam et y trouveront un point de départ à leur propre quête spirituelle.
Mon parcours personnel
Je me suis converti à l’islam en octobre 1998, à l’âge de 31 ans. Je suis originaire d’Irlande, où je suis né au sein d’une famille catholique pratiquante, mais j’ai passé la quasi-totalité de ma vie adulte à l’étranger. Au milieu des années 90, je tombai amoureux d’une musulmane que j’avais rencontrée lors d’un voyage en terre d’islam. Je savais que si je souhaitais l’épouser, je n’aurais d’autre choix que de me convertir à l’islam, car il est interdit à une musulmane d’épouser un homme d’une autre religion. Pourtant, l’idée de devenir moi-même musulman ne me souriait pas du tout. En fait, bien que ma connaissance de l’islam fut limitée, une mauvaise expérience, que je venais tout juste de vivre, dans un autre pays musulman (où j’avais trouvé un emploi), m’avait rendu amer envers tout ce qui touchait à l’islam et n’avait fait que renforcer certains préjugés occidentaux que je nourrissais malgré moi. Néanmoins, de retour en Europe au printemps et à l’été 1998, je lus tout ce que je pouvais trouver, sur l’islam, dans les bibliothèques publiques et universitaires (des livres principalement rédigés par des non-musulmans) et je découvris, un peu étonné, que j’approuvais au moins 90% de ce que je lisais. Cette découverte me rendit plutôt enthousiaste et je réalisai que j’avais fait l’erreur de juger l’islam sur la base du comportement inadéquat de quelques-uns de ses fidèles plutôt que sur la base de ses enseignements moraux et théologiques.
Jésus, le fils de Dieu?
Là où j’avais un réel problème, toutefois, c’était par rapport au rôle de Jésus. J’avais été élevé dans un milieu catholique et on m’avait appris à croire à la trinité (le Père, le Fils et le Saint-Esprit), trois personnes formant une seule divinité. L’islam, de son côté, rejette totalement une telle idée et enseigne l’unicité absolue de Dieu (tahwid) et, plus précisément, que Jésus, bien qu’il fut un grand prophète, n’était rien de plus qu’un être humain (et non une divinité).
« Ô gens du Livre! N’exagérez pas dans votre religion et ne dites, sur Dieu, que la vérité. Le Messie, Jésus fils de Marie, n’était qu’un messager de Dieu, Sa parole qu’Il transmit à Marie et un esprit provenant de Lui. Croyez donc en Dieu et en Ses messagers, et ne dites plus « Trois ». Cessez! Ce sera bien mieux pour vous. Votre Dieu est un Dieu unique. Il est trop parfait pour avoir un fils. » (Coran 4:171)
« Le Messie, fils de Marie, n’était qu’un messager. Avant sa venue, des messagers (comme lui) sont passés. Sa mère était une femme véridique, et ils consommaient tous deux de la nourriture. » (Coran 5:75)
« Mais Jésus dit : « Je suis vraiment le serviteur de Dieu. Il m’a donné le Livre et m’a fait prophète. » (Coran 19:30)
« Sont certainement mécréants ceux qui disent : « Certes, Dieu est le Messie, fils de Marie. » (Coran 5:17)
« Ce sont certes des mécréants ceux qui disent : « En vérité, Dieu est le Messie, fils de Marie », alors que le Messie (lui-même) a dit : « Ô enfants d’Israël ! Adorez Dieu, mon Seigneur et votre Seigneur. » (Coran 5:72)
« Et lorsque Dieu dira, [au Jour de la Résurrection] : « Ô Jésus, fils de Marie! Est-ce toi qui as dit aux gens : « Prenez-nous, ma mère et moi, pour deux divinités en dehors de Dieu » ? Il dira : « Gloire à Toi! Il ne m’appartenait pas de déclarer ce que je n’avais aucun droit de dire. » (Coran 5:116)
L’islam, donc, prêche un monothéisme pur. Le fondement premier de l’islam est que Dieu est la seule et unique divinité. La sourate 112 du Coran est très explicite à ce sujet :
1. Dis : « Il est Dieu, l’Unique.
2. Dieu, le Seul à être imploré pour ce que nous désirons.
3. Il n’a jamais engendré et n’a pas été engendré.
4. Et nul ne peut L’égaler. »
Je ne savais plus que faire. Tout cela était très étrange, pour moi. Je ne pouvais tout simplement pas trahir Jésus.
Au niveau de mes croyances et de ma pratique religieuse, je dois avouer que j’avais, à cette époque, cessé d’assister à la messe dominicale depuis quelques années déjà, d’abord et avant tout parce que j’étais agacé par les sermons à saveur politique et à contenu non-religieux. (Je préférais de loin les messes plus brèves et non-obligatoires données en semaine, où je pouvais me concentrer sur mon adoration de Dieu, sans aucune autre distraction, puisqu’il n’y avait pas de sermon.) Mais d’un point de vue purement théologique, je demeurais un fidèle catholique (par opposition aux protestants). Par exemple, sur la base de mon étude des évangiles, je croyais aux doctrines de transsubstantiation et de succession apostolique. Pourtant, je nourrissais, dans un même temps, de sérieux doutes sur le christianisme en général et, plus précisément, sur la doctrine du péché originel et du besoin, par conséquent, de sacrifier Jésus, fils de Dieu, pour sauver nos âmes. Ces deux concepts sont totalement étrangers au judaïsme, duquel le christianisme est censé découler. Il demeure que la notion de Jésus en tant que fils de Dieu avait été si enracinée en moi qu’il m’était extrêmement difficile d’accepter une autre interprétation ou un autre point de vue.
Hussein Abdulwaheed Amin, ex-catholique, Irlande (partie 2 de 4): Étude des sources de savoir chrétiennes
Description: Hussein parle de son étude de la Bible et nous offre un survol de ses conclusions.
- par Hussein Abdulwaheed Amin
- Publié le 09 Jul 2012
- Dernière mise à jour le 09 Jul 2012
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Saint-Paul et l’Église à ses débuts
Je considérais, à cette époque, avoir poussé mes recherches sur l’islam le plus loin possible; il était donc temps, pour moi, d’entreprendre une sérieuse étude sur le Jésus historique et l’Église chrétienne des premiers temps du christianisme. Je fus stupéfait de mes découvertes, car j’apprenais des choses dont je n’avais jamais entendu parler au cours de mes quatorze années d’éducation religieuse, à l’école catholique. Au fur et à mesure que j’en apprenais davantage, je ne pouvais que rejeter ce que je considérais maintenant comme des innovations doctrinales du plus connu des évangélistes de l’aube du christianisme, Saul de Tarsus, mieux connu sous le nom de Saint-Paul l’Apôtre. Pourtant, Paul n’était pas du tout un apôtre. En fait, il n’avait jamais rencontré Jésus en personne, ce qui ne l’empêchait pas de prétendre qu’il recevait régulièrement des visions de Jésus, où ce dernier lui disait des choses qui venaient soi-disant amender et/ou annuler les témoignages historiques et théologiques de ceux qui avaient connu et suivi Jésus de son vivant. L’abrogation que fit Paul de la Loi de Moïse fut décriée par l’Église de Jérusalem, dirigée par Pierre et formée, entre autres, des disciples juifs de Jésus. Ils se considéraient comme un mouvement du judaïsme et n’acceptaient pas les Gentils à moins qu’ils ne se convertissent au judaïsme en se soumettant, par exemple, à la circoncision et aux lois diététiques juives. Pour ces premiers disciples juifs de Jésus, la notion d’un Fils de Dieu physique et littéral aurait été blasphématoire et en contradiction directe du premier commandement. Dans l’Exode 20:2-5, on peut lire :
« Je suis l'Éternel ton Dieu (…) Tu n'auras pas d'autre dieu que moi. (…) je suis un Dieu qui ne tolère aucun rival. »
Et dans Deutéronome 6:4 :
« Écoute, Israël, l'Éternel est notre Dieu, il est le seul Éternel. »
Il semble n’y avoir aucune place pour un « fils de Dieu » ou une trinité lorsqu’on lit ces écrits, mais seulement pour Dieu « le Père », tel que l’appellent les chrétiens, ou Allah, tel que l’appellent les musulmans (Allah est tout simplement le terme arabe pour Dieu. Il ne s’agit pas d’une autre divinité, comme certains semblent le croire.) Les juifs et les chrétiens de langue arabe utilisent le nom Allah, eux aussi, et on le retrouve même dans la Bible de langue arabe.
Le fait qu’un fils de Dieu littéral et physique était (et est toujours) blasphématoire pour les juifs me fut plus tard confirmé dans le cadre d’une correspondance privée avec un enseignant universitaire en sciences religieuses de confession juive. Au sujet de la compréhension qu’ont les juifs du Messie, il me dit : « Le personnage décrit [i.e. Jésus] est clairement un être humain et non une divinité ou un fils de Dieu. »
Le travail missionnaire de Paul visait essentiellement les païens polythéistes du Nord de la Méditerranée. À Corinthe, exaspéré, il abandonna sa mission auprès des juifs qui demeuraient obstinément fidèles à l’adoration exclusive de Dieu et à Son Unicité. Dans Actes 18:6, il déclare aux juifs :
« Si vous êtes perdus, ce sera uniquement de votre faute. Je n'en porte pas la responsabilité. À partir de maintenant, j'irai vers les non-juifs. »
L’idée de divinités ayant des enfants était assez familière aux Gentils, tels les Grecs. Je soupçonne que Paul a probablement altéré le message de Jésus pour le rendre plus acceptable à ces gens et faire en sorte que le plus grand nombre possible se convertisse au christianisme, le plus vite possible. Dans Actes 17:22-23, on voit Paul, à Athènes, parler aux Grecs de leur religion pour ensuite leur présenter sa version corrompue du christianisme. On le voit également, dans d’autres passages, inventer des faits et des doctrines sans se baser sur aucune référence aux écritures juives, aux enseignements de Jésus ou même à ses propres « visions ». Par exemple, dans 1Corinthiens 7:25, en réponse à une question sur les célibataires, Paul admet qu’il n’a « pas d’indication expresse de la part du Seigneur », mais poursuit en offrant son propre point de vue en sa qualité autoproclamée d’un « homme qui, par la grâce du Seigneur, est digne de confiance. »
La validité douteuse du Nouveau Testament
Lorsque, plus jeune, je fréquentais l’école catholique, je considérais, aveuglément, la Bible comme la Parole de Dieu. Mais maintenant, après avoir étudié l’histoire des écrits de la Bible et de leur compilation, j’en arrivais à considérer le Nouveau Testament comme hautement suspect. Car c’est bel et bien Paul et ses disciples qui en rédigèrent la majeure partie. Par exemple, à partir du chapitre 16, les Actes des Apôtres suivent Paul dans sa mission, mais pas Barnabé, qui fut pourtant un véritable disciple de Jésus. Barnabé fut reconnu comme le fondateur de l’Église chrétienne de Chypre et comme l’auteur d’un évangile qui était parfaitement accepté des premiers chrétiens. Mais cet évangile fut arbitrairement exclu de la Bible lorsque le Nouveau Testament fut officiellement compilé, pour la première fois, à la demande de l’empereur romain Constantin (un païen), trois siècles après la mort de Jésus. Barnabé s’était, au départ, porté garant de Paul quand les disciples de Jésus, de Jérusalem, ne voulurent rien savoir de lui (Paul), mais s’était ensuite éloigné de lui suite à une amère dispute (Actes 15: 36-40).
Quant aux quatre évangiles aujourd’hui acceptés comme canoniques par la chrétienté (et ce, depuis le concile de Nicée, qui eut lieu en l’an 325), ils furent compilés à partir de témoignages de troisième et quatrième mains, qui furent offerts longtemps après la mort de Jésus.
Marc 65-75 de notre ère.
Luc 80-85 de notre ère.
Matthieu 85-90 de notre ère.
Jean 95-140 de notre ère.
Source: Université de Calgary, Département des sciences religieuses[1]
Comment la véritable parole de Dieu pourrait-elle contenir deux généalogies différentes de Jésus (Matthieu 1:1-17 et Luc 3:23-37)? Et pourquoi, de toute façon, inclure une généalogie si Jésus est bel et bien le « fils de Dieu »? Par ailleurs, combien de milliers de personnes Jésus a-t-il nourries avec le pain et le poisson? Deux évangiles donnent deux chiffres différents. Les chiffres, il va de soi, ne sont qu’un détail sans importance; mais ces exemples mettent en évidence un point beaucoup plus important, à savoir que les évangiles, qui prétendent relater la vie et les enseignements de Jésus, ne peuvent être la parole de Dieu, car Dieu ne se trompe pas. Par conséquent, ces écrits ne peuvent être utilisés comme source de doctrine.
D’une manière générale, il faut garder à l’esprit que non seulement les évangiles n’ont pas été rédigés par des contemporains de Jésus, mais ils l’ont été rétrospectivement, dans un climat de dissociation du judaïsme et dans la recherche des bonnes grâces de la Rome païenne, à la suite de l’insurrection ratée des juifs contre les Romains (66-74). En revanche, l’évangile de Barnabé, rédigé antérieurement et beaucoup plus authentique, fut exclu de la Bible officielle et supprimé par l’establishment de l’Église, dominée par Paul, dès le quatrième siècle.
De plus, et même s’il semble ridicule de souligner cela, Jésus, ses apôtres et ses disciples étaient juifs et leurs écritures étaient en hébreu, tandis que le Nouveau Testament fut d’abord rédigé en grec. Cela sans parler des versions de la Bible dans lesquelles l’Église catholique a autorisé, dans les évangiles, des citations où Jésus et ses disciples paraphrasent des textes qui ne font même pas partie de l’Ancien Testament en hébreu, mais qui font partie de la Septante, une traduction grecque rédigée en Égypte vers 270 avant J.-C. Dans ces versions de la Bible, on affirme :
Dans un certain nombre de cas, cette version diffère passablement, dans sa signification, du texte hébreu massorétique.
Il n’est donc pas crédible que Jésus et ses disciples fassent des citations à partir d’une traduction en langue étrangère contenant des différences significatives, plutôt qu’à partir de leurs écritures originales en langue hébraïque. Cela jette un doute encore plus grand sur le caractère authentique du Nouveau Testament et ébranle sa crédibilité en tant que source doctrinale fiable.
Hussein Abdulwaheed Amin, ex-catholique, Irlande (partie 3 de 4): De la doctrine de la trinité à l’unitarisme
Description: De chrétien catholique à unitarien et d’unitarien à musulman.
- par Hussein Abdulwaheed Amin
- Publié le 09 Jul 2012
- Dernière mise à jour le 09 Jul 2012
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Le Coran, un ouvrage révélé parfaitement préservé et non-altéré
Comparativement au Nouveau Testament, et plus particulièrement aux évangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean, le Coran, qui constitue un seul livre, fut entièrement révélé à un seul prophète, c’est-à-dire au prophète Mohammed. Il fut mémorisé en entier par plusieurs de ses fidèles, car il fut révélé sur une période de 23 ans, en plus d’être mis par écrit du vivant de Mohammed. Il fut définitivement compilé et retranscrit au cours des deux décennies suivant la mort de Mohammed et révisé par ses compagnons les plus proches. Deux des quatre copies originales du Coran, transcrites à cette époque, existent encore de nos jours : l’une à Istanbul, en Turquie, et l’autre à Tachkent, en Ouzbékistan. Chaque Coran en arabe que l’on retrouve dans le monde, aujourd’hui, est identique, lettre pour lettre, à ces anciens manuscrits.
En fait, au 19e siècle, un institut de l’Université de Munich, en Allemagne, a recueilli pas moins de quarante-deux mille copies du Coran, incluant des manuscrits et des textes imprimés produits dans différentes parties du monde islamique sur une période de plus de mille trois-cents ans. Une étude, qui dura plus d’un demi-siècle, fut entreprise sur ces textes. Selon les chercheurs, à part quelques erreurs de retranscription, il n’y avait aucune contradiction ou différence entre les textes de ces quarante-deux mille copies, en dépit du fait qu’elles avaient été produites à diverses époques, entre les premier et quatorzième siècles de l’hégire, et en différentes parties du monde. Malheureusement, cet institut et son inestimable trésor de manuscrits coraniques furent détruits lors d’un bombardement au cours de la Seconde Guerre Mondiale, mais les conclusions de l’étude furent épargnées.
Bref, l’intégrité du texte coranique est au-dessus de tout reproche. Il n’en tient qu’à chacun de l’accepter ou non comme la parole de Dieu révélée à Mohammed.
En plus du Coran, les hadiths (ou paroles et actions du prophète Mohammed) constituent la deuxième source islamique écrite et furent méticuleusement recueillis et authentifiés, avant le second siècle de l’hégire, par des érudits musulmans qui n’acceptaient comme authentiques que les affirmations auxquelles était rattachée une chaîne de transmission fiable, remontant à la première personne, ou aux premières personnes, ayant témoigné du hadith en question. Plusieurs milliers de hadiths pourtant vraisemblables furent rejetés parce qu’ils ne répondaient pas à ces critères stricts.
Doutes sur la divinité de Jésus même dans les évangiles
Au sein même des quatre évangiles canoniques, il existe de nombreux passages qui sèment le doute quant au caractère divin de Jésus et, par le fait même, sur le concept de trinité. Il y a au moins vingt passages des évangiles où Jésus prie. Voir Matthieu 14:23, 19:13, 26:39, 27:46, 26:42-44; Marc 1:35, 6:46, 14:35-36; Luc 3:21, 5:16, 6:12, 9:18, 9:28, 11:1-4, 22:41; Jean 14:16, 17:1, 17:9, 17:11, 17:15. Si Jésus était Dieu, à qui donc adressait-il ses prières?
Soulignons également les passages suivants :
Matthieu 26:39 :
Jésus et Dieu ont différentes volontés.
Matthieu 19:16-17, Marc 10:17-18 et Luc 18:18-19 :
Jésus nie sa prétendue divinité en faisant une claire distinction entre lui et Dieu.
Luc 7:16, 13:33, 24:19; Jean 4:19
Jésus était considéré, par ses disciples et ses contemporains, comme un simple prophète. Nul ne l’acclamait comme une incarnation de Dieu ou comme le fils de Dieu.
De chrétien catholique à unitarien et d’unitarien à musulman
Suite à mon étude approfondie des textes chrétiens et après un profond examen de conscience, je décidai de rejeter pour de bon les innovations doctrinales de l’Église telles la trinité, un concept que n’ont jamais connu les disciples de Jésus et qui ne fut établie officiellement, par l’Église, qu’en l’an 381 après J.-C. Je tendais de plus en plus vers les croyances purement monothéistes du prêtre Arius d’Alexandrie (fin du troisième et début du quatrième siècles) et d’autres évêques tels Eusèbe de Nicomédie (qui devint plus tard patriarche de Constantinople), leur maître, l’honorable prêtre et martyr Lucien d’Antioche et, quelques décennies plus tard, l’empereur romain Constance II. L’Encyclopédie catholique définit l’arianisme comme :
« …une hérésie qui apparut au quatrième siècle et qui niait la divinité de Jésus… il ne s’agit pas d’une forme moderne d’incroyance et elle apparaîtra étrange aux regards modernes. »
Ce que l’encyclopédie omet de mentionner, c’est que ce qu’elle décrit comme une hérésie fut, en fait, la doctrine officielle de l’Église au milieu du quatrième siècle. Par exemple, après le Concile d’Ariminum (aujourd’hui la ville de Rimini, en Italie), en l’an 359 de notre ère, Saint-Jérôme écrivit : « le monde entier se mit à gémir, étonné d’être arien. » Cela prévalut jusqu’après la mort de Constance II et de ses successeurs ariens lorsqu’un climat politique changeant, au sein de l’Empire romain, provoqua la persécution des chrétiens ariens et vit l’imposition du trinitarisme comme doctrine officielle de l’Église, lors du second Concile général, en l’an 381.
Lorsque j’arrivai, moi-même, à la conclusion que Jésus n’était pas un être divin, je venais franchir un obstacle essentiel en termes de croyance et de manière de voir les choses. Que Jésus fut ou non un être divin, tel est le point crucial de l’affaire pour tout chrétien croyant qui s’interroge. Une fois apprivoisé ce nouveau point de vue sur Jésus, cela devint facile, pour moi, d’accepter l’idée qu’un autre prophète avait été envoyé, après lui, et d’accepter le mode de vie et les écritures que ce prophète avait révélés. À cause de mon éducation chrétienne, j’avais déjà accepté l’idée que Dieu avait envoyé plusieurs prophètes aux hommes, au cours de l’histoire, à des moments où l’humanité s’était éloignée de Ses enseignements. L’islam reconnaît les prophètes de l’Ancien Testament avec lesquels j’étais familier, en plus de Jean-le-Baptiste et Jésus. Au septième siècle, l’Arabie avait sombré dans le polythéisme et une grande partie du monde chrétien était trinitaire. Il m’apparaissait donc censé que Dieu envoie un nouveau prophète, Mohammed, pour ramener l’humanité vers le monothéisme.
Il y a 25 prophètes nommés par leur nom, dans le Coran. À l’exception de trois d’entre eux, ils sont tous également nommés dans les écritures juives et chrétiennes :
1) Adam
2) Idrís (Idris)
3) Núh (Noé)
4) Houd
5) Sálih
6) Ibráhím (Abraham)
7) Ismá’íl (Ismaël)
8) Isháq (Isaac)
9) Lút (Lot)
10) Ya’qúb (Jacob)
11) Yúsuf (Joseph)
12) Shu’aib
13) Ayúb (Job)
14) Músa (Moïse)
15) Hárún (Aaron)
16) Dhu l-kifl (Ézéchiel)
17) Dawúd (David)
18) Sulaimán (Salomon)
19) Ilyás (Élie)
20) al-Yasa’ (Élisée)
21) Yúnus (Jonas)
22) Zakaríya (Zacharie)
23) Yahyá (Jean-le-Baptiste)
24) ‘Ísa (Jésus)
25) Muhammad (Mohammed)
J’avais maintenant atteint un point où je voulais vraiment devenir musulman, quelle que fut l’issue de mon histoire avec cette musulmane que je mentionnais au début (mariage ou non). (En fait, cette relation finit par avorter d’elle-même, par la suite.) Je considérais une conversion éventuelle non pas comme un rejet du christianisme, mais comme un rejet des innovations qui y furent apportées par Paul et ses disciples. Malheureusement, toutes les principales dénominations chrétiennes du christianisme moderne – catholicisme, orthodoxie orientale, protestantisme – découlent des idées de Paul.
L’Encyclopédie catholique affirme que l’arianisme n’a jamais été ravivé (bien qu’elle concède que d’éminents personnages tels Isaac Newton et Milton aient démontré de la sympathie envers ce courant). Ce qu’elle ne reconnaît pas, c’est que l’arianisme, ou monothéisme pur, a été ravivé par l’islam depuis déjà quatorze siècles. Plus personne, au sein du catholicisme, de l’orthodoxie ou du protestantisme ne peut prétendre au véritable monothéisme et beaucoup des pays du sud de la Méditerranée où régnait autrefois l’arianisme sont aujourd’hui presque entièrement musulmans.
Hussein Abdulwaheed Amin, ex-catholique, Irlande (partie 4 de 4): Profession de foi théologique
Description: Hussein se sent totalement à l’aise avec les croyances purement monothéistes de l’islam.
- par Hussein Abdulwaheed Amin
- Publié le 16 Jul 2012
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C’est avec la conscience tranquille et sans aucun tourment, contrairement au moment où j’avais commencé à étudier l’islam, que je peux maintenant affirmer que Jésus n’a pas été autre chose qu’un être humain à part entière, un prophète de Dieu (et l’un des plus grands, de surcroît) digne du plus profond respect; mais qu’il n’a jamais été une incarnation de Dieu ni le fils de Dieu. Je crois que Jésus, un juif pieux et monothéiste, serait totalement horrifié par ce que les chrétiens trinitaires ont fait de lui. Au tout début, quand j’ai commencé à étudier l’islam, je craignais de trahir Jésus si je devenais musulman. Je réalise maintenant que cette pensée était en fait un blasphème, même si c’était par pure ignorance.
Je crois, sans l’ombre d’un doute, que Mohammed fut le dernier des prophètes envoyés par Dieu. Et comme le véritable christianisme des sincères apôtres de Jésus, à Jérusalem, fut le successeur du judaïsme, l’islam, qui est la dernière révélation de Dieu, succède et complète le christianisme original de Jérusalem.
J’aimerais réitérer que je ne me suis pas converti à l’islam à cause d’une relation romantique avec une musulmane. La possibilité – lointaine – d’un mariage avec elle ne fut que le catalyseur à l’origine de mes recherches initiales sur l’islam. Je souligne également que cette relation ne dura pas et que je suis toujours musulman.
Ma conversion fut donc des plus sincères. Et elle se devait de l’être. Car je ne pouvais, en toute conscience, me convertir par intérêt. La religion et Dieu sont trop importants pour être traités à la légère; c’est notre âme qui est en jeu.
J’ai rejeté le christianisme, tel que nous le connaissons aujourd’hui, car je ne crois plus en la doctrine de la trinité ni en Jésus en tant que Dieu ou « fils de Dieu ». Suite à mes recherches approfondies, j’en suis venu à croire de tout mon cœur en l’unicité de Dieu et je crois que là où cette croyance trouve le mieux son expression, c’est dans l’islam. Peu importe ce que me réserve l’avenir au niveau de mes relations personnelles, ces croyances font maintenant partie de ma vie.
À certains moments, je ne peux m’empêcher de me demander si une importante partie de la communauté musulmane n’a pas oublié le fondement théologique de l’islam, pour le remplacer par toutes sorte de règles de comportement qu’elle impose aux autres, musulmans et non-musulmans confondus, bien que Dieu affirme clairement, dans le Coran, qu’il n’y a pas de compulsion en religion. J’admets avoir parfois été totalement désillusionné devant les interprétations de certains musulmans sur ce qui constitue les pratiques et comportements légitimes, en islam. Je peux vous assurer que les gens qui nourrissent des idées talibanes ne sont guère confinés à l’Afghanistan.
Je suis dégoûté par les philosophies politiques haineuses, qu’on tente de faire passer pour l’islam alors qu’en réalité, non seulement violent-elles les règles de guerre islamiques les plus élémentaires, mais elles indiquent le plus souvent un manque de confiance total en la promesse de Dieu que nul ne sera soumis à plus qu’il ne peut endurer. Ces extrémistes ont fait reculer la cause de l’islam des décennies en arrière. Il m’arrive de faire écho aux lamentations du converti britannique Michael A.Malik [1]: « L’islam est merveilleux, mais je ne peux supporter les musulmans! »
Mais, en dépit de ma totale désillusion relativement aux comportements de nombreux musulmans, en termes de croyances, je demeurerai un croyant en l’unicité de Dieu jusqu’à la fin de mes jours.
Je suis totalement en paix avec moi-même au niveau de mes nouvelles croyances purement monothéistes. Et telle est ma déclaration de foi :
Il est Dieu, l’Unique.
Dieu, le Seul à être imploré pour ce que nous désirons.
Il n’a jamais engendré et n’a pas été engendré.
Et nul ne peut L’égaler.
(Coran, sourate 112)
J’atteste qu’il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah
Ashadou en la illaha illallah
Et que Mohammed est Son messager.
Wa ashadou anna Mohammadan rasouloullah.
Remerciements à mes parents
J’aimerais, enfin, exprimer toute ma gratitude à mes parents (de pieux et dévoués catholiques) qui, bien que désapprouvant fortement ma conversion à l’islam, ont tout de même accepté ma décision et ont continué de me démontrer autant d’amour, de compréhension, de sympathie et de soutien qu’auparavant. À cet égard, j’ai été très choyé.
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