Wildeman, Pays-Bas

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Description: Comment un Hollandais bien ordinaire est devenu musulman.

  • par Wildeman
  • Publié le 01 Apr 2013
  • Dernière mise à jour le 01 Apr 2013
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Je ne suis pas de ceux qui font cela.  C’est-à-dire de ceux qui prennent le temps d’expliquer aux autres pourquoi ils se sont convertis à l’islam.

Voyez-vous, lorsque les gens découvrent que vous vous êtes converti à l’islam, ils vous posent toujours les mêmes questions, encore et encore.  Comment vos parents ont-ils réagi?  Étiez-vous tombé amoureux d’une musulmane?  Vous accepte-t-on, en tant que converti, dans la communauté musulmane?

Mais la question qu’on me pose le plus souvent est : pourquoi vous êtes-vous converti à l’islam?

J’ai été choqué de me faire poser cette question même par des musulmans.  Habituellement, je leur réponds : « Il s’agit pourtant de la seule vraie religion, n’est-ce pas? »  Je n’ai pas été sur le point de mourir suite à un accident, je n’ai pas « vu la lumière » ou quoi que ce soit du genre.  Je ne suis même pas certain de pouvoir identifier le moment exact où je suis devenu musulman.

Certains sont surpris d’apprendre que non, je n’étais pas à la recherche de Dieu.  Je ne cherchais pas à donner un sens à ma vie.  Je ne cherchais pas un objectif à atteindre.

En fait, je ne cherchais qu’un livre.  J’entrai dans une librairie sans savoir ce que j’allais acheter.  Cela se passait en 2003 ou 2004.  J’aime lire et mes intérêts personnels me poussent le plus souvent vers les sections « histoire récente », « philosophie » et « sociologie ».

C’est alors qu’un livre à la couverture verte attira mon attention.  Il était intitulé : « Islam : values, principles and reality » (L’islam : valeurs, principes et réalités).  Je le pris dans mes mains, je le feuillerai et je réalisai que, bien que je connaissais plusieurs musulmans, je n’avais aucune idée de ce en quoi ils croyaient.

Par ailleurs, les médias nous parlaient toujours de l’islam, qui semblait influencer à la fois les affaires nationales et étrangères.  Je décidai d’acheter le livre afin de mieux connaître cette religion.  Je me rendis à la caisse et payai le livre, totalement inconscient du fait que j’entamais, à cette minute même, une grande aventure qui allait durer quatre ans et demie, jusqu’au jour où je prononcerais la shahada (profession de foi islamique).

Avant que je ne commence à lire sur l’islam, j’avais déjà, en tête, quelques préjugés sur cette religion.  Par exemple, je me demandais comment un musulman pratiquant pouvait s’imaginer être une personne pieuse tout en opprimant régulièrement sa propre épouse.

Ou, par exemple, je me demandais également pourquoi les musulmans adoraient un bâtiment cubique, à la Mecque, alors que les statues et les bâtiments ne possèdent aucun pouvoir et ne peuvent donc aider qui que ce soit.

Je ne comprenais pas, non plus, pourquoi les musulmans étaient si intolérants envers les autres religions et étaient incapables de simplement accepter que tout le monde puisse croire au même Dieu.  C’est avec ces idées préconçues en tête que j’entamai ma lecture.

Après le premier livre vint un second.  Et après le second, vint un troisième, etc.  Quelques années plus tard, j’avais lu pas mal de livres sur l’islam et j’étais très surpris.  Car j’avais découvert que presque tout ce que je pensais faire partie de l’islam (et auquel je m’opposais) était, en fait, combattu par l’islam.

Dans mes lectures, j’avais découvert, entre autres, que le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a clairement dit que l’on mesure la bonté et la piété d’un croyant par sa façon de traiter son épouse.  Que les musulmans n’adorent pas la Ka’bah et qu’il leur est formellement interdit d’adorer quoi que ce soit en dehors de Dieu.  Que la civilisation islamique, dans toute son histoire et à l’exception des quelques dernières décennies, était un exemple de tolérance religieuse dans le monde.

La plupart des choses que l’islam nous dit de faire ou comment faire, je n’avais pas besoin que l’on m’en convainque, car j’étais déjà d’accord avec plusieurs d’entre elles, avant même de savoir qu’elles faisaient partie de l’islam.  Sur plusieurs sujets, j’avais l’impression de lire ma propre opinion.

À cette époque, il y avait très peu de dawah dans le quartier où j’habitais.  Du moins, pas de dawah proactive.  Je ne recevais d’aide que lorsque j’interrogeais les gens autour de moi.  Cela n’est pas nécessairement représentatif de la façon dont la dawah est organisée aux Pays-Bas, je ne parle que de mon expérience personnelle, par rapport aux gens qui m’entouraient à l’époque.

Alors quand vint le Ramadan suivant, je pris la décision d’essayer de jeûner – aucun livre ne vous dira jamais comment on se sent réellement lorsque l’on jeûne.  J’allai voir mes collègues de travail musulmans et leur dis que j’allais jeûner avec eux.  J’achetai un Coran et trouvai l’horaire du jeûne sur internet.

Lorsque je parlai aux autres de lire le Coran en entier durant le mois de Ramadan et de jeûner certains jours de Shawwal (le mois suivant le Ramadan), certains n’en avaient jamais entendu parler et ne l’avaient donc jamais fait.  J’apportai du lait et des dattes, au travail, pour rompre mon jeûne et je leur expliquai que c’était une sounnah qu’il était bon de suivre.  Les mères et les épouses de mes collègues leur cuisinaient des repas qu’ils mangeaient sur les lieux de travail, ce qui me permit de découvrir de nouveaux mets.

J’appris beaucoup, durant ce Ramadan, et les autres également.  Et nous eûmes beaucoup de plaisir.  Mon premier Aïd s’avéra être un jour de funérailles, pour moi, mais pour le reste, ce fut un mois mémorable.

Après le Ramadan, je me rendis à la mosquée pour payer la zakat.  Je me dis que donner pour une bonne cause était un acte noble et que le fait de ne pas être musulman n’était pas une raison pour ne pas payer.

C’est alors que je rencontrai le trésorier de la mosquée de ma ville.  Il me demanda si j’étais musulman, ce à quoi je répondis : « Non, monsieur, je ne suis pas musulman, mais j’ai jeûné tout le mois de Ramadan. »

Il me dit de ne pas me presser, de prendre mon temps et de ne pas me précipiter.

Au cours des mois suivants, je continuai à lire sur l’islam.  La plupart des livres que je lus étaient écrits par des non-musulmans comme Karen Armstrong.  Je pris aussi le temps de lire les choses négatives que les gens avaient à dire sur l’islam.  Je lus sur le terrorisme religieux, sur le choc des civilisations, etc.

Je trouvais, cependant, que pour toute question ou objection qui me venait à l’esprit, l’islam avait une réponse convaincante.  Cela ne signifie pas que les musulmans avec lesquels je parlais avaient toujours une réponse convaincante, mais la majeure partie des informations que je retins, sur l’islam, provenait de ces livres.

À la fin du Ramadan suivant, je retournai à la mosquée pour payer la zakat et je rencontrai le même trésorier, qui me reconnut.  Il me demanda, à nouveau, si j’étais musulman.

Je répondis : « Non, monsieur, je ne suis pas musulman; mais vous m’avez dit de prendre mon temps, n’est-ce pas? »

Il secoua doucement la tête et dit : « Oui, prenez votre temps… mais pas trop! »

J’entamai alors ma dernière année en tant que non-musulman.  J’avais déjà cessé de consommer de l’alcool.  Je cessai alors de fumer.  Et je fis mon possible pour m’encourager et encourager les autres à faire le bien, tout comme je m’efforçai de rester loin des mauvaises actions et d’en éloigner les autres.

Durant mes vacances, j’allai visiter la Turquie et pris la peine d’aller voir quelques-unes des plus grandes mosquées.  À chaque pas que je faisais, chaque jour, je sentais de plus en plus la présence de Dieu dans ma vie.

Je passai aussi un peu de temps dans la nature et, pour la première fois, je réalisai que j’avais devant moi des signes du Créateur.  Je tentai de prier à quelques reprises – quelque chose que je n’avais jamais fait auparavant – d’une manière qui ressemblait peu à ma façon de prier, aujourd’hui.  Je poursuivis mes lectures et cherchai de plus en plus d’informations sur l’internet.

Sur Hyves, un populaire site hollandais de réseautage social, je fus approché par une Hollandaise convertie.  Elle me demanda si j’étais musulman et je lui dis que je ne l’étais pas encore.  Elle me proposa d’aller les visiter chez eux, elle et son mari, qui était musulman de naissance (Égyptien).

Lui et moi mangeâmes ensemble et passâmes la soirée à discuter et à parler d’islam.  À ma deuxième visite chez eux, il me montra comment prier (à ma demande).  J’essayai de faire de mon mieux, tandis qu’il m’observait.  Lorsque nous prîmes une pause, il me demanda :

 « Alors, crois-tu être prêt, maintenant? »

 « Oui, je crois que je suis prêt », que je lui répondis.

Je réalisai que j’étais déjà musulman, en réalité.  Je n’avais peut-être pas fait une shahada officielle, devant des musulmans, mais ça n’avait aucune importance; dans l’année qui avait précédé, j’étais devenu musulman, sans l’ombre d’un doute.  Je croyais, tout au fond de moi, qu’il n’y avait pas d’autre Dieu méritant d’être adoré en dehors d’Allah, mon Créateur.  Et je croyais que Mohammed était Son messager, Son dernier messager, et que sa sounnah complétait le Coran.  Je voulais jeûner, je voulais payer la zakat, je voulais prier et je rêvais de faire le Hajj, un jour.

Je fis mon cheminement principalement à travers les livres, par la théorie.  Mon choix fut donc un choix rationnel et non émotionnel.  Je comparai avec les autres religions, je méditai longuement.  L’islam était la réponse à chaque question.  Une ou deux semaines plus tard, l’Égyptien et moi nous rendîmes à la mosquée de sa ville.  Il avait déjà parlé à l’imam, alors ils attendaient mon arrivée.  Mon père nous accompagna avec sa caméra.

L’imam dit la shahadah, devant moi, lentement.  Je la répétai, petit à petit.

Tandis que l’imam récitait un dou’a (invocation), mon frère égyptien traduisit pour moi.  Je me sentais comme si je venais de courir des centaines de kilomètres et que je venais d’atteindre le fil d’arrivée.  Littéralement.  Je me sentais à bout de souffle comme si je venais de courir.  Je repris lentement mon souffle et un sentiment de calme et de bonheur descendit sur moi.

J’étais devenu Noureddine (le nom qu’on m’avait donné).

Je me rendis à la mosquée de ma ville.  En entrant, je croisai le trésorier.  Il me demanda, à nouveau, si j’étais musulman.

 « Oui, monsieur, je le suis; et mon nom est Noureddine! », que je lui répondis avec un sourire.

 « Alhamdoulillah », qu’il me dit, en ajoutant aussitôt : « …enfin! »

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