Réflexions philosophiques (partie 4 de 5)

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Description: Cette série d’articles procure un cadre conceptuel qui répond aux « grandes questions » sur notre existence.  La partie 4 nous rappelle que penser à la mort est l’élément moteur nous poussant à réfléchir aux questions essentielles.

  • par HamzaAndreas Tzortzis
  • Publié le 31 Oct 2016
  • Dernière mise à jour le 31 Oct 2016
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La mort

 « Toute âme doit goûter la mort. » (Coran 21:35)

 « Où que vous soyez, la mort s’abattra sur vous. » (Coran 4:78)

La mort est une chose à laquelle personne n’aime penser.  Y penser nous rappelle que tout ce à quoi nous nous sommes attachés, en ce monde, finira par disparaître et cela nous met devant la brutale réalité que nous disparaîtrons également à notre tour.  Il y a eu de nombreuses pensées philosophiques sur la mort; des penseurs l’ont vue comme une interruption de la vie, comme un sommeil et, même, comme une maladie permanente.  D’autres ont expliqué que la mort doit être considérée comme faisant partie de la vie, une chose que chaque personne doit finir par accepter si elle veut vivre sereinement.  D’autres, enfin, ont affirmé que la mort doit être considérée comme une transition de la vie sur terre à un au-delà où se trouvera une vie éternelle de félicité ou de douleur.

Quel que soit notre point de vue sur la mort, nous devrions être d’accord pour affirmer que nous n’y pensons pas assez souvent.  Cela peut sembler morbide, mais il est bon de méditer sur la mort; notre petite personne nous semble tout à coup moins importante, notre attachement et nos désirs liés aux choses matérielles sont mis en perspective et notre mode de vie est remis en question.  Cela ne peut nous être que bénéfique.  Al-Ghazali, philosophe et théologien du 11e siècle, a dit : « Dans le rappel de la mort, il y a un mérite. »  Méditer sur la mort nous permet de réfléchir sur la nature très éphémère de notre existence.

Qu’est-ce que la mort nous dit sur l’importance que nous attachons aux choses qui nous entourent et de quelle façon donne-t-elle un sens à notre existence?  Si nous regardons la vie à travers les lentilles de la mort, nous nous retrouvons dans un espace émotionnel et intellectuel où nous pouvons plus aisément évaluer notre situation sur terre.  Comment sommes-nous arrivés ici?  Que sommes-nous venus faire ici?  Où irons-nous par la suite?  C’est la pensée de la mort qui nous incite à nous poser ces questions fondamentales, car à partir du moment où nous reconnaissons que la vie est courte et que notre cœur cessera de battre, un jour, il nous est plus facile de mettre les choses en perspective.

Alors méditons sur la mort; imaginez qu’une minute, vous êtes ici et que la minute suivante, vous trépassez.  Vous avez sans doute connu des personnes chères qui sont maintenant décédées; comment vous êtes-vous sentis à leur mort?  N’avez-vous pas ressenti un grand vide et une sorte d’indifférence soudaine envers les choses auxquelles vous teniez?  Et si vous deviez mourir maintenant, qu’est-ce que cela signifierait pour vous?  Si vous aviez la chance de revenir en arrière, que feriez-vous différemment?  Que prendriez-vous plus au sérieux?  Et si vous aviez la chance de revivre votre vie après avoir connu la mort, la revivriez-vous de la même façon?

Ce qu’il y a de triste, avec la mort, est que nous ne pouvons revenir en arrière et changer ce que nous avons fait.  Mais il n’est pas trop tard pour s’arrêter et réfléchir sérieusement à la mort afin d’apporter des changements immédiats à notre façon de vivre.

Réfléchir

« Ainsi exposons-Nous les révélations aux gens qui réfléchissent. » (Coran 10:24)

 « Et Il apprit à Adam les noms (de toutes choses)… » (Coran 2:31)

 « La demeure de l’au-delà est bien meilleure pour ceux qui se dévouent à Dieu.  Ne comprenez-vous pas? » (Coran 6:32)

 « Ne méditent-ils pas en eux-mêmes ? » (Coran 30:8)

Comment comprendre le monde autour de nous?  Quelles méthodes devrions-nous utiliser pour atteindre une réelle compréhension du monde qui nous entoure?  Ces questions ont travaillé l’esprit de nombreux grands penseurs à travers l’histoire.  L’histoire humaine est jalonnée de débats et de discussions sur ce thème.  Locke, Hume, Kant et tous les autres comme eux ont tenté d’apporter des réponses à ces questions.  Certains de ces penseurs, comme Locke, affirmèrent que notre connaissance du monde se limite à nos perceptions, i.e. que le savoir dépend de nos expériences sensorielles, ce qui est connu sous le nom de posteriori en épistémologie et qui constitue la tradition empirique en philosophie.

Locke affirma que notre esprit est comme une page blanche, une tabula rasak, qui attend que nos expériences y soient inscrites.  D’autres penseurs, tels Leibniz, avancèrent qu’en tant qu’êtres humains, nous possédons des concepts et des idées innés qui nous sont nécessaires pour comprendre le monde qui nous entoure, ce qui est connu sous le nom d’à priori en philosophie.  Cela signifie que le savoir peut s’acquérir indépendamment des expériences sensorielles et c’est ce qui forme la tradition rationaliste en philosophie.  Le point de vue de Leibniz semble plus convaincant et logique, mais certains philosophes et scientifiques le réfutent et affirment que nous sommes incapables d’imaginer des choses indépendamment de notre expérience sensorielle.  Cela est pourtant faux.  Considérez les exemples suivants :

·Les cercles n’ont pas de coins

·4+4 = 8

·Le temps est irréversible

·Tout ce qui existe a une cause

·Le tout est plus grand que la moitié

·La causalité

Prenons la causalité comme exemple pour illustrer le fait que nous ne pouvons nous fier uniquement aux expériences sensorielles.  La causalité peut être comprise sans expérience particulière, car nous l’incluons dans nos expériences.  C’est comme porter des lunettes à verres teintés jaune; tout ce que nous regardons est jaune, non pas parce que les objets sont jaunes, mais parce que les verres le sont.  L’affirmation selon laquelle il ne s’agit là que d’une hypothèse est fausse, car sans causalité, nous serions incapables de développer le concept du monde réel et nous n’arriverions pas à comprendre nos expériences sensorielles.  Imaginez que vous êtes en train de regarder la Maison Blanche, à Washington.  Vos yeux se déplacent peut-être de la porte aux piliers, puis du toit à la pelouse, devant.  Opposez cela à une autre expérience : vous êtes sur la Tamise, à Londres, et un bateau passe devant vous.  Qu’est-ce qui dicte l’ordre dans lequel vous détaillez les choses avec vos yeux?  Quand vous étiez devant la Maison Blanche, vous aviez le choix de regarder d’abord la porte, puis les piliers, etc.  Mais en ce qui concerne le bateau, vous n’aviez pas de choix, car c’est l’avant du bateau qui est apparu en premier devant vos yeux.

Le point, ici, est que vous n’auriez pas été en mesure de faire la distinction entre les expériences provenant de vous-mêmes et les expériences indépendantes, à moins d’avoir une idée innée de la causalité.  En l’absence de causalité, nos expériences seraient très différentes; elles seraient une séquence unique d’expériences successives.

Il semble donc que la bonne façon de tirer des conclusions est d’utiliser nos idées innées et les expériences du monde qui nous entoure; autrement dit, utiliser la pensée rationnelle, ou ce que certains appellent la raison.  Se fier uniquement à notre expérience du monde matériel n’est pas une méthode suffisante, car on ne peut, de cette façon, confirmer les vérités politiques, morales, mathématiques et logiques, en plus de la vérité fondamentale de la causalité.

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