Oved ben Aharon, ex-juif, États-Unis (partie 3 de 4)

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Description: 25 années de réflexion, d’observation de la communauté juive et de ses traditions, puis des études approfondies dans les yechivas de Jérusalem, mènent Oved à l’islam.  Partie 3 : quitter l’exil et retourner vers Dieu.

  • par Oved ben Aharon
  • Publié le 29 Aug 2016
  • Dernière mise à jour le 29 Aug 2016
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Atteindre le succès matériel tout en maintenant sa participation culturelle est le Saint Graal des juifs pieux du judaïsme frumkeit.  Par exemple, observer le sabbat est bien, mais observer le sabbat ET être un professionnel prospère, qui oublie ses affaires pour observer le sabbat, est particulièrement remarquable.  Être sans emploi et observer le sabbat n’est pas reconnu comme un signe de piété, même si l’humilité et la loyauté de cette personne envers Dieu, en dépit de son manque de bien-être financier, est probablement le sceau de la piété telle qu’illustrée par le prophète Iyov (Job).  Être un professionnel observant le sabbat est le but ultime.  Il existe même des livres pour guider les juifs vers cet objectif, dans lesquels on ne retrouve aucune référence à Dieu et où l’on s’évertue à enseigner la meilleure façon de trouver l’équilibre entre savoir lire la Torah et assurer sa sécurité financière.  La seule apogée qui reste à atteindre pour le professionnel observant le sabbat est de déménager en Israël!  La plupart des juifs américains ont au moins un ami ou un membre de la famille qui a déménagé ou qui a pris sa retraite en Israël et qui insiste auprès de ceux restés aux États-Unis pour qu’ils fassent la même chose.  Cependant, à cause de trop nombreux juifs idéalistes (i.e. n’ayant pas de sécurité financière) ayant déménagé en Israël, le PIB israélien en prend un coup (ce qui ébranle, du coup, notre statut de « peuple élu »).  Une amie ayant tenté de joindre la communauté juive s’en est vue interdire l’accès uniquement parce qu’elle n’a pas le potentiel de devenir un membre influent de cette communauté.  Elle est l’exception que j’ai mentionnée plus haut; elle ressent une réelle connexion avec Dieu, elle place toute sa confiance en Lui et souhaite se joindre à ce qu’elle croit être Son peuple.  Elle y croit depuis plus de sept ans, mais on l’a informée que si elle veut aller de l’avant avec sa conversion, elle doit payer 1000$ à un rabbin.  Par opposition, les portes d’entrée de la tribu juive s’ouvrent toutes grandes et très vite pour les personnes aisées, comme par exemple la fille de Donald Trump et une dame que j’appellerai Mme Ploni.  Mme Ploni ne venait que rarement à la synagogue, n’observait pas le sabbat, n’avait que peu de connaissances de la foi juive, mais fut convertie en moins de 6 mois.  La différence entre Mme Ploni et mon amie est que Mme Ploni œuvrait dans le monde médical et était fiancée à un docteur juif – elle avait réussi dans la vie et correspondait à la descendante abrahamique idéale, parfaite pour maintenir l’image de peuple élu de la nation juive.

« L’observance » juive a été reconnue comme problématique par le président de l’Union orthodoxe, le rabbin Richard Joel qui, dans le magazine Jewish Action, il y a quelques années, a affirmé que de nos jours, seuls 10% des orthodoxes peuvent se permettre de demeurer observants.  Il est malheureusement passé à côté du problème, car il l’identifie comme un besoin de rendre l’observance plus accessible aux juifs qui ne vivent pas dans l’aisance.  Il ne réalise ou ne reconnaît pas que l’observance juive, de nos jours, met l’accent sur les choses extérieures et dépend largement de l’aisance financière.  Pourtant, cela ne devrait jamais faire partie de l’équation.  Lorsque le Temple était encore debout, tous payaient le même montant pour assurer son entretien (un demi-shekel) et ceux qui étaient pauvres n’étaient pas exclus du sacrifice; ils sacrifiaient des oiseaux et, lors des fêtes religieuses, ils recevaient de la viande provenant des sacrifices des autres fidèles.  La communauté d’aujourd’hui aide-t-elle les moins aisés à rester confinés aux limites de l’érouv afin de participer au sabbat?  Des enfants juifs sont-ils exclus de l’école hébraïque parce que leurs parents ne peuvent défrayer les frais de scolarité?  Des donateurs aux fédérations juives sont-ils perçus comme plus méritoires en fonction des dons qu’ils font?  Ces problèmes que l’on retrouve dans notre communauté sont beaucoup plus profonds que le simple fait de chercher à épater la galerie et rivaliser avec ses voisins.

Après 25 ans de réflexion et d’évaluation de la communauté juive et de sa tradition, en plus d’études approfondies dans les yéshivas de Jérusalem, j’en suis venu à plusieurs conclusions.  L’une d’elles m’a amené à emprunter une voie que je n’aurais jamais cru emprunter un jour.  Une partie de cette conclusion est que le troisième Temple a déjà été construit.  Les murs de porcelaine de la Haram al Sharif (Dôme du Rocher), recouvrant des murs venus du feu sont ce à quoi fait référence le Talmud en parlant de murs de feu.  Comme je l’ai mentionné à mes amis, la communauté juive vit aujourd’hui le plus long exil de son histoire.  Pour diverses raisons, j’en suis venu à la conclusion que cet exil ne se terminera jamais, car Dieu nous l’a clairement signifié avec Sa mosquée sur la montagne de feu, qu’Il n’a aucune intention de retirer.  Le mot « feu » peut être lu de façon littérale comme de façon figurée.

Vu la durée de notre exil, je suis certain que les murs de porcelaine du Dôme du Rocher, tirés du feu et parmi les seuls matériaux au monde pouvant résister au feu, sont des murs que nous devrions entièrement accepter et non chercher à abattre.  J’annonce officiellement que je me suis rendu dans les yéshivas de Jérusalem dans l’espoir de devenir rabbin, mais que j’y ai vécu des expériences qui m’ont amené à déclarer, aujourd’hui, que je suis musulman.  J’atteste avec conviction qu’il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah et que Mohammed est Son prophète et messager.

Je n’oublierai jamais le jour où j’allai avec des amis au Mur des Lamentations, à l’aube; durant mes prières, je fus interrompu par un autre juif qui me demandait la charité (tzedakah).  Je lui donnai la monnaie que j’avais dans ma poche et que j’avais de toute façon l’intention de donner plus tard.  Il me la remit et me demanda des billets.  Non seulement m’avait-il interrompu en pleine prière, mais il refusait ma charité et m’en demandait plus.  Lorsque je quittai la vieille ville pour me rendre dans une pizzéria sur le chemin du retour, je vis une musulmane assise par terre, la main tendue; elle n’interrompait personne, ne parlait à personne : elle restait assise, silencieusement.  Je remarquai plusieurs juifs passer près d’elle sans même remarquer son existence.

Je refusai de faire comme eux et je lui donnai la monnaie que j’avais toujours dans ma poche.  Elle versa une larme et me dit merci en arabe.  Le jour même, littéralement le jour même, je me rendis dans une épicerie arabe pour acheter du jus, car les commerces juifs étaient fermés en préparation du sabbat.  Je laissai inconsciemment tomber quelques billets sur le comptoir, au moment de payer, et la seule raison pour laquelle je le sais, c’est que le fils du propriétaire du commerce me poursuivit, dans la rue, pour me les remettre.  Ce sabbat-là, je réfléchis longuement au comportement de mes confrères juifs et des autres descendants d’Abraham, mes cousins ismaélites, qui étaient reconnaissants et honnêtes.

Suite à cette journée, à Jérusalem, je me suis mis à observer plus attentivement les gens, tant en Israël qu’aux États-Unis.  Je me dis que chaque juif devrait se poser la question suivante : « Pourquoi les Arabes sont-ils connus pour leur hospitalité et pourquoi les juifs sont-ils connus pour leur côté malin et trompeur? »

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