Jésus était-il de nature divine?

Évaluation:
Taille des caractères:
A- A A+

Description: Un regard sur les versets de la Bible qui parlent du caractère divin de Jésus et sur les versets qui le mettent en doute.

  • par Laurence B. Brown, MD
  • Publié le 31 Mar 2008
  • Dernière mise à jour le 05 Oct 2008
  • imprimés: 883
  • Lus: 17,993 (moyenne quotidienne: 3)
  • Évaluation: 1.9 de 5
  • Évalué par: 54
  • Envoyés: 2
  • Commentés: 0
Faible Meilleur

L’homme est fait pour adorer et obéir: mais si on ne lui donne pas d’ordres et si on ne lui donne rien à adorer, il inventera ses propres divinités, et trouvera un chef de clan dans ses propres passions.

                                                      —Benjamin Disraeli, Coningsby

Divinity_of_Jesus_-_An_Inquiry_001.jpgLa différence essentielle entre les enseignements de Jésus et la formule trinitaire réside dans le fait d’élever Jésus au rang de divinité, ce que Jésus lui-même réfute dans les Évangiles :

« Pourquoi m’appelles-tu bon ?  Il n’y a de bon que Dieu seul. » ( Marc 10 :18, et Luc 18:19)

« …car mon Père est plus grand que moi. »  (Jean 14:28)

« …et je ne fais rien de moi-même, mais que je parle selon ce que le Père m’a enseigné. » (Jean 8:28)

« En vérité , en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même. » (Jean 5:19)

« Moi, je Le connais ; car je viens de Lui, et c’est Lui qui m’a envoyé. » (Jean 7:29)

« …celui qui me rejette rejette Celui qui m’a envoyé. » (Luc 10:16)

« Maintenant je m’en vais vers Celui qui m’a envoyé… » (Jean 16:5)

« Jésus leur répondit : Ma doctrine n’est pas de moi, mais de Celui qui m’a envoyé. » (Jean 7:16)

« Car je n’ai point parlé de moi-même; mais le Père, qui m’a envoyé, m’a prescrit Lui-même ce que je dois dire et annoncer. » (Jean 12:49)[1]

Que dit la théologie paulinienne à ce sujet?  Que Jésus partage la divinité, qu’il est Dieu incarné.  Qui donc doit-on croire?  Si c’est Jésus, alors voyons ce qu’il a d’autre à dire à ce sujet :

« Voici le premier des commandements : Ecoute, Israël : le Seigneur, notre Dieu, est l’unique Seigneur. » (Marc 12:29)

« Pour ce qui est du jour ou de l’heure, personne ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul. » (Marc 13:32)

« Il est écrit : « Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras Lui seul. » (Luc 4:8)

« Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé. »  (Jean 4:34)

« Je ne puis rien faire de moi-même …  Je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. » (Jean 5:30)

« Car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. » (Jean 6:38)

« Ma doctrine n’est pas de moi, mais de Celui qui m’a envoyé. » (Jean 7:16)

« … je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » (Jean 20:17)

 Les mots en italique, dans le verset ci-dessus, ne signifient pas que Jésus a mis l’accent sur ces mots en les prononçant.  J’ai mis ces mots en italique pour souligner le fait que non seulement Jésus n’a jamais prétendu être de nature divine, mais qu’il aurait été le premier à le nier.  Joel Carmichael a écrit : « L’idée de cette nouvelle religion, avec lui-même assumant le rôle de divinité, est une chose dont il  (Jésus) n’aurait jamais soupçonné l’éventuelle existence.  Comme l’a dit Charles Guignebert : « Ça ne lui a même jamais effleuré l’esprit. » [2]

Alors si Jésus n’a jamais prétendu posséder une nature divine, qu’était-il exactement?  Il a lui-même répondu à cette question :

« Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie, parmi ses parents, et dans sa maison. » (Marc 6:4)

« Mais Jésus leur dit : Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie et dans sa maison. » (Matthieu 13:57)

« Il ne convient pas qu’un prophète périsse hors de Jérusalem. » (Luc 13:33)

Ceux qui le connaissaient reconnaissaient que : «C’est Jésus, le prophète, de Nazareth en Galilée. » (Matthieu 21:11), et « Un grand prophète a paru parmi nous »(Luc 7:16).  

Les disciples reconnaissaient Jésus comme « un prophète puissant en oeuvres et en paroles » (Luc 24:19.  Voir aussi Matthieu 14:5, 21:46, et Jean 6:14).  Si ces affirmations étaient incorrectes, pourquoi Jésus ne les a-t-il pas corrigées?  S’il était de nature divine, pourquoi n’a-t-il pas lui-même défini ce qu’il était?  Lorsque la femme, près du puits, a dit : « je vois que vous êtes prophète »(Jean 4:19), pourquoi ne l’a-t-il pas remerciée de l’avoir perçu de façon aussi modeste, puis expliqué qu’il était en fait bien plus qu’un prophète?

      Ou l’était-il vraiment?

Jésus, un simple homme?  Était-ce possible?  Pourquoi pas?  Dans les Actes des apôtre (2:22), il est écrit : « Jésus de Nazareth, cet homme à qui Dieu a rendu témoignage devant vous par les miracles, les prodiges et les signes qu’il a opérés par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes. »  On rapporte que Jésus lui-même a dit : « Mais maintenant vous cherchez à me faire mourir , moi qui vous ai dit la vérité que j’ai entendue de Dieu. » (Jean 8:40)  Étonnamment, un verset similaire se trouve dans le Coran :

« Mais (Jésus) dit : « Je suis vraiment le serviteur de Dieu.  Il m’a donné le Livre et m’a fait prophète. » (Coran 19:30)

 Alors, Jésus était-il le « serviteur de Dieu »?  Selon la Bible, oui.  C’est du moins ce que l’on comprend de Matthieu 12:18 : « Voici Mon serviteur que j’ai choisi. »   De plus, les Actes des apôtres datent des débuts de l’Église (premières trente années après le ministère de Jésus), mais nulle part n’y lit-on que les disciples aient jamais appelé Jésus « Dieu ».  Au contraire, ils faisaient référence à Jésus en tant qu’homme et serviteur de Dieu.[3]

 En fait, le seul verset du Nouveau Testament qui soutient la doctrine de l’incarnation divine est 1 Timothée 3:16. [4]  Mais au sujet de ce verset (qui affirme que « Dieu s’est manifesté en chair »), Gibbon écrit : « Cette expression peut être expliquée par le langage utilisé par Paul (1 Tim iii 16), mais nos Bibles modernes portent à confusion.  Le mot ë (qui) a été frauduleusement remplacé par qeèv (Dieu), à Constantinople, au début du sixième siècle.  Le véritable texte, que nous retrouvons dans les versions latine et syriaque, existe toujours. »[5]

Frauduleusement?  Voilà un bien grand mot.  C’est pourtant un mot qui s’applique bien, car « certains passages du Nouveau Testament ont été modifiés pour souligner avec plus d’insistance encore que Jésus était de nature divine. ».[6] 

La Bible a été modifiée?  Pour des raisons doctrinales?  Il est difficile de trouver un mot plus approprié que « frauduleusement », vu les circonstances.

Dans le chapitre intitulé « Theologically Motivated Alterations of the Text » (altérations du texte motivées par des raisons théologiques) de son ouvrage Misquoting Jesus, le professeur Ehrman apporte d’avantage de précisions sur la corruption de 1 Thimotée 3:16, qui avait été découverte non seulement par Sir Isaac Newton, mais aussi par l’érudit du dix-huitième siècle Johann J. Wettstein.  Ehrman écrit : « Plus tard, un scribe a altéré le texte original de façon à ce qu’on ne lise plus « qui », mais « Dieu » ( s’est manifesté en chair ).  En d’autres termes, ce « correcteur » a modifié le texte afin de mettre l’accent sur la divinité de Jésus…  Cependant, les premiers manuscrits, qui sont aussi les plus fiables, parlent de Jésus « qui » s’est manifesté en chair, sans l’appeler « Dieu » de façon explicite. »[7]

Ehrman souligne que cette corruption du texte est évidente dans au moins cinq anciens manuscrits grecs.  Malgré tout, ce sont les textes corrompus, et non les « premiers et plus fiables » qui ont fini par dominer le monde médiéval et les premières traductions anglaises.[8]  Par conséquent, depuis l’époque médiévale, la doctrine chrétienne a souffert de l’influence corruptrice d’une église dévouée à la théologie bien plus qu’à la vérité.*

Ehrman ajoute : « Wettstein a poursuivi ses recherches et a trouvé d’autres passages habituellement utilisés pour prouver la divinité de Jésus, qui sont problématiques au niveau textuel.  Lorsque ces problèmes sont corrigés, on se retrouve devant un texte dans lequel les références à Jésus en tant que divinité ont disparu. »[9]

À la lumière de ce qui précède, il ne faut pas s’étonner que le christianisme du vingtième siècle ait décidé d’inclure en son sein ces chrétiens qui nient la nature divine de Jésus.  Comme l’on pouvait lire dans un article du Daily News de Londres : « Plus de la moitié des évêques anglicans d’Angleterre affirment que les chrétiens ne sont pas obligés de croire que Jésus était Dieu incarné, selon un sondage publié aujourd’hui. » [10]  Il est intéressant de constater que ce n’est pas le simple clergé qui a été interrogé lors de ce sondage, mais des évêques, qui ont probablement jeté dans la confusion leurs paroissiens, qui se demandent maintenant qui ils doivent croire, finalement!

Copyright © 2007 Laurence B. Brown; publié avec sa permission.

Cet article est un extrait du livre MisGod’ed,, de Laurence B. Brown, qui doit être bientôt publié, en même temps que son deuxième tome, God’ed.   Les deux livres se trouvent sur le site de M.Brown, www.LevelTruth.com.  M.Brown peut être contacté à l’adresse suivante : BrownL38@yahoo.com



Footnotes:

[1] Voir aussi Matthieu 24:36, Luc 23:46, Jean 8:42, Jean 14:24, Jean 17:6-8, etc.

[2] Carmichael, Joel. p. 203.

[3] Voir Actes 2:22, 7:56, 13:38, 17:31 pour « homme » et Actes 3:13, 3:26, 4:27, 4:30 pour « serviteur de Dieu ».

[4] Dans le passé, certains théologiens ont tenté de valider l’idée de l’incarnation en se fondant sur Jean 1:14 et Colossiens 2:9.  Cependant, devant la critique de textes moderne, ces versets sont tombés en disgrâce, et à juste raison.  Jean 1:14 fait allusion à « la parole », ce qui n’implique absolument pas une nature divine, et au « fils unique venu du Père », qui n’est pas du tout une traduction correcte.  Quant aux Colossiens, leur principal problème vient du fait que l’on croit, aujourd’hui, qu’ils ont été forgés de toutes pièces.  Pour plus de détails, voir Bart D. Ehrman’s Lost Christianities, page 235.

[5] Gibbon, Edward, Esq. Vol. 5, Chapitre XLVII, p. 207.

[6] Metzger, Bruce M. and Ehrman, Bart D. The Text of the New Testament: Its Transmission, Corruption, and Restoration. P. 286.

[7] Ehrman, Bart D. Misquoting Jesus. P. 157.

[8] Ehrman, Bart D. Misquoting Jesus. P. 157.

* Pour plus de détails, voir Metzger, Bruce M. A Textual Commentary on the Greek New Testament. Pp. 573-4.

[9] Ehrman, Bart D. Misquoting Jesus. P. 113.

[10] London Daily News. 25 juin 1984.

Faible Meilleur

Ajouter un commentaire

  • (Non montré au public)

  • Votre commentaire sera vérifié, puis publié dans les 24 heures.

    Les champs marqués d'un astérisque (*) sont obligatoires.

Autres articles dans la même catégorie

Les plus lus

du quotidien
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
Total
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)

Sélection de l´Editeur

(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)

Contenu de la liste

Depuis votre dernière visite
La liste est présentement vide
Classés par date
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)

Plus populaires

Les mieux évalués
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
Les plus souvent envoyés
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
Les plus souvent imprimés
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
Les plus commentés
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)
(En savoir plus...)

Vos favoris

Votre liste de favoris est vide. Vous pouvez ajouter des articles à cette liste en utilisant la boîte à outils.

Votre historique

Votre liste d'historique est vide.