Margaret Marcus, ex-juive, États-Unis (partie 4 de 5)
Description: Margaret continue de parler de l’impact qu’eût le Coran sur sa vie et partage ses opinions sur les relations entre Arabes et Juifs.
- par Margaret Marcus
- Publié le 03 Sep 2012
- Dernière mise à jour le 10 Sep 2012
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Même si le Nouveau Testament fait allusion à l’au-delà à quelques reprises, comparativement à ce qu’en dit le Coran, il s’agit d’allusions plutôt vagues et ambigües. Je n’ai trouvé aucune réponse à la question de la mort dans le judaïsme orthodoxe, car le Talmud prêche que même la pire des vies est préférable à la mort. La philosophie de mes parents était qu’il fallait éviter de trop penser à la mort et tenter d’apprécier, le plus possible, les plaisirs que la vie nous offre au jour le jour. Selon eux, la raison d’être de la vie était de prendre plaisir à la vie et cela pouvait s’exprimer par l’utilisation de ses talents, l’amour de sa famille, la compagnie agréable de ses amis, tout cela combiné à un niveau de vie confortable et à la participation à toutes les sortes de divertissements que l’Amérique offre en abondance. Ils cultivaient sciemment cette approche superficielle de la vie, comme si c’était là leur garantie d’un bonheur continu et d’une bonne fortune. Mais à travers diverses expériences amères, j’avais découvert, de mon côté, que trop s’adonner aux plaisirs de ce monde peut facilement conduire à des souffrances de toutes sortes et que rien de grand ou qui vaille vraiment la peine ne peut être accompli sans une bonne dose d’efforts et de sacrifices. Depuis ma tendre enfance, j’avais toujours voulu accomplir des choses importantes. Et, par-dessus tout, je voulais, avant de mourir, avoir l’assurance de ne pas avoir gâché ma vie en commettant des péchés ou en me lançant dans des quêtes futiles. Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours été une personne très sérieuse. Et j’ai toujours détesté la frivolité qui caractérise tant la culture contemporaine.
J’ai toujours voulu, aussi, accomplir, réaliser quelque chose d’éternellement durable. Et c’est dans le Coran que j’appris qu’une telle chose était possible. Car nulle action accomplie dans l’espoir d’obtenir la satisfaction de Dieu n’est jamais perdue. Même si les actions qu’accomplit cette personne ne sont jamais reconnues ni appréciées par son entourage, sa récompense l’attendra dans l’au-delà. Inversement, le Coran nous dit également que ceux qui ne sont guidés par aucune considération morale autre que l’opportunisme et les convenances sociales, et qui revendiquent la liberté de faire ce qu’ils veulent, peu importe leur réussite sociale ou leur prospérité, ou encore à quel point ils arrivent à profiter de leur vie, ils seront parmi les perdants au Jour du Jugement. L’islam nous enseigne que pour nous vouer exclusivement à remplir nos devoirs envers Dieu et envers les personnes de notre entourage, nous devons laisser tomber toutes les activités futiles et inutiles qui nous distraient de notre objectif. Ces enseignements du Coran, davantage clarifiés et détaillés par les hadiths, étaient tout à fait compatibles avec mon tempérament.
Q: Quelle devint votre opinion des Arabes après votre conversion à l’islam?
R : Avec le temps, j’ai fini par réaliser que ce ne sont pas les Arabes qui ont fait de l’islam une grande religion, mais l’islam qui a fait des Arabes un grand peuple. Si ce n’avait été du prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui), les Arabes seraient un peuple obscur, aujourd’hui. Et si ce n’avait été du Coran, la langue arabe serait tout aussi insignifiante, peut-être même éteinte.
Q: Avez-vous découvert des similitudes entre le judaïsme et l’islam?
R : Le lien unissant le judaïsme à l’islam est plus fort que celui qui unit l’islam au christianisme. Le judaïsme et l’islam partagent tous deux le même monothéisme qui ne permet aucune concession, une stricte obéissance à la loi divine comme preuve de notre soumission et de notre amour envers le Créateur, le rejet du clergé, du célibat et du monachisme, en plus de la grande ressemblance entre l’hébreu et l’arabe.
Dans le judaïsme, cependant, la religion est si confondue avec le nationalisme qu’il devient difficile de faire une distinction entre les deux. Le nom « judaïsme » est dérivé de Judah, qui est le nom d’une tribu. Un juif est donc un membre de la tribu de Judah. Donc, le nom même de cette religion indique clairement qu’il ne s’agit pas d’un message spirituel universel. Un juif n’est pas juif à cause de sa croyance en l’unicité de Dieu, mais simplement parce qu’il est né dans une famille juive. Et même s’il devient ouvertement athée, il n’en demeure pas moins juif aux yeux des autres juifs.
Une telle corruption avec le nationalisme a spirituellement appauvri cette religion et ce, à tous les égards. Pour eux, Dieu n’est pas Dieu pour toute l’humanité, mais pour Israël seulement. Les écritures ne sont pas la révélation de Dieu à toute la race humaine; elles constituent d’abord et avant tout un livre d’histoire juive. David et Salomon (que la paix de Dieu soit sur eux) ne sont pas des prophètes de Dieu à part entière, mais plutôt des rois juifs. À l’exception du Yom Kippour (le jour juif du grand pardon), les fêtes célébrées par les juifs, comme Hanukkah, Pourim et Pessac, ont une signification bien plus nationale que religieuse.
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