Iman Yusuf, ex-catholique, États-Unis (partie 2 de 4)

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Description: Elle trouve une grande vérité, dans sa vie, par la miséricorde de Dieu.

  • par Iman Yusuf
  • Publié le 28 Jan 2013
  • Dernière mise à jour le 28 Jan 2013
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En réfléchissant, j’étais venue à la conclusion que la voie de Dieu devait être applicable en tous lieux et en tout temps et s’adresser à tous les êtres humains.  Nul n’était « spécial » ou « élu » et nul ne pouvait être exclu de la religion de Dieu.

Je ne pouvais accepter l’idée d’un Dieu miséricordieux qui n’aurait pas fait en sorte que Sa vérité soit connue depuis le début des temps.  D’une certaine façon, depuis la création d’Adam, il devait bien y avoir un « secret » que je n’avais pas encore découvert, à côté duquel j’étais passée depuis le tout début et qui constituait la clef du problème.

Il y avait beaucoup de problèmes au sein même de ma famille.  Mon frère cadet était alcoolique, mentalement instable et sujet à des crises de colère.  Et ma mère prenait toujours pour lui lorsqu’il se chamaillait avec l’un de nous.  J’étais excessivement stressée, tellement, en fait, que je dus laisser tomber mes cours, au collège, car je n’arrivais plus à me concentrer.

Par ailleurs, je détestais le fait de devoir laisser ma fille en garderie lorsque j’étudiais.  Je voulais pouvoir l’éduquer moi-même.  L’état de mon grand-père empirait de jour en jour et un matin, alors que ma mère avait quitté pour le travail, il mit le feu à son fauteuil en y échappant son cigare.  Je dormais encore, à ce moment-là, et lorsque le son strident du détecteur de fumée se fit entendre, je crus qu’il faisait partie d’un rêve que je faisais.  Ce sont les cris de ma fille qui me réveillèrent pour de bon et je bondis hors du lit.

Lorsque j’ouvris la porte de ma chambre, la maison était totalement enfumée.  Avec ma fille dans mes bras, j’allai réveiller mon frère et nous sortîmes de la maison.  Les pompiers arrivèrent quelques minutes plus tard, mais mon frère avait déjà tiré le fauteuil à l’extérieur, dans la cour arrière.  Il devenait de plus en plus clair que mon grand-père avait besoin d’une supervision constante que nous étions incapables de lui procurer.

C’est à partir de ce moment que ma mère commença à penser sérieusement à le transférer dans une maison de soins pour personne âgées.  Ce qui signifiait qu’elle n’aurait plus besoin de mes « services » et que je devrais me trouver un autre endroit où aller vivre avec ma fille.  Il n’y avait manifestement pas de place pour ma fille et moi dans sa vie…

Sans mon grand-père à surveiller constamment et mon frère presque toujours sorti pour aller boire, ma mère croyait pouvoir jouir d’une plus grande intimité avec son conjoint.  Elle sentait qu’elle en avait assez fait et qu’il était temps, pour elle, de vivre sa vie comme elle l’entendait.

J’étais pétrifiée.  Mon mari et moi étions toujours en instance de divorce, ce qui signifiait que je n’avais pas droit à l’assistance sociale, puisque j’étais toujours considérée comme sa femme.  J’aurais pu exiger, de la cour, une pension alimentaire, mais il n’était aucunement disposé à payer.  Il me menaça, si je réclamais mes droits, de se battre jusqu’au bout pour obtenir la garde légale de notre fille.  Sa maîtresse était derrière lui et le poussait à me traîner devant les tribunaux.  Je n’avais donc aucun moyen de survie et il me fallait trouver un emploi… ce qui signifiait que j’allais devoir mettre à nouveau ma fille en garderie.

Je me sentais terriblement seule et je ne voyais pas la lumière au bout du tunnel.  Je me sentais comme si j’étais la seule personne saine d’esprit parmi des gens dérangés et encore, il m’arrivait de remettre en question ma propre santé mentale.

Je ne me sentais nulle part à ma place.  Depuis le décès de ma grand-mère, je ne me sentais plus à l’aise dans ma propre famille, de laquelle on me rejetait petit à petit.  Désespérée, je me tournai vers Dieu, Le suppliant de m’aider à régler mes problèmes.

Un jour, je me retrouvai seule à la maison.  Ma fille était avec son père et ma mère et mon frère étaient sortis.  Dans le silence de ma chambre, je sentis un profond besoin de prier.  Mais comment?  J’étais là, au milieu de ma chambre, ne sachant par où commencer.

Je ne savais plus comment prier, ni ce que Dieu attendait de moi.  Il me vint l’idée que pour m’adresser à Dieu, je devais être propre.  Comme guidée par une force extérieure, je me rendis dans la salle de bain et je pris une douche.

De retour dans ma chambre, je me tins, encore une fois, au milieu de la pièce, comme si j’attendais quelque chose.   Je ressentis alors le besoin de me couvrir – complètement.

Je mis une grande robe à manches longues et j’enroulai un grand foulard autour de ma tête.  Je me regardai dans le miroir et mon reflet me plut.  Et même si je n’avais aucune idée de ce qu’était une musulmane, voilà que je ressemblais à l’une d’elles, portant le hijab.

Quiconque connaissant l’islam aurait cru que j’étais une musulmane s’apprêtant à prier.  Mais, gloire à Dieu, je ne connaissais rien de l’islam, à cette époque.

Ainsi m’étais-je vêtue pour prier, mais je ne savais toujours pas comment.  Je regardai par la fenêtre, il faisait soleil.  Je ne voulais pas m’agenouiller, cela me rappelait trop l’église.

Je sentais que je devais me faire toute petite devant Dieu.  Je voulais être en position de complète soumission devant mon Créateur.  Il me vint alors à l’esprit de m’allonger de tout mon long sur le ventre.  Mais, encore une fois, cette image me rappela les prêtres et religieuses en devenir qui, au moment de prononcer leurs vœux, se jettent au sol, bras écartés.

Je pensai donc que la meilleure façon de prier Dieu tout en me faisant petite devant Lui était de m’agenouiller et de mettre mon front au sol.  Mais avant de faire cela, je me dis que je devais le faire sur quelque chose de propre, alors je pris la couverture de ma fille, dans sa couchette, et l’étalai au sol.

 (C’est avec étonnement que j’appris, plus tard, que je m’étais ainsi prosternée exactement dans la direction de la Ka’bah (à la Mecque), la direction dans laquelle se tournent tous les musulmans pour prier.)  J’ai les larmes aux yeux chaque fois que je me rappelle cet après-midi.  Je me revois, dans cette chambre, dans cette position, priant clairement comme le font les musulmans et vêtue comme le sont les musulmanes pour prier.  Soubhanallah (Dieu se situe bien au-delà de toute imperfection), combien Dieu fut miséricordieux, envers moi, pour ainsi me guider.

C’est donc dans cette position que je sentis vraiment que j’avais établi une connexion avec Dieu.  Je pleurai et Le suppliai, encore et encore, de me montrer la voie, de me montrer comment Il voulait me voir vivre ma vie.

Mes larmes roulaient sur mes joues; je sentis, ce jour-là, que j’avais enfin découvert une grande vérité et qu’il ne me restait plus qu’à remplir les cases vides.  Et, grâce à mon Seigneur, j’allais bientôt trouver toutes les réponses.

Comme ma mère cherchait toujours une maison de soins pour mon grand-père et que je continuais de chercher, de mon côté, un endroit où aller vivre, j’habitais encore à la maison quand vint le temps du Thanksgiving (Action de grâce).

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